Identités et Appartenances - Janvier 2024

Identités et Appartenances

Alors que les questions de définition des identités sont au cœur des combats politiques contemporains, identitaires locaux contre identitaires mondialisés, c’est bien la question des appartenances sociales, politiques, voire religieuses qui s’impose. Qu’on soit citoyen d’une nation ou citoyen du monde, ou bien encore citoyen de sa commune et membre de communautés sociales, ces constructions et ces sentiments d’appartenance sont aussi le fruit de longues histoires d’unifications ou de désagrégations.

Aujourd’hui même, l’Europe est à la fois un cercle d’appartenance et un objet de répulsion. Le Royaume-Uni ou l’Espagne vivent des tensions identitaires qui peuvent fracturer leur unité actuelle. L’Unité Belge est aussi très fragile. La Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, la Roumanie ont été divisées en plusieurs Etats. Les Etats-Unis d’Amérique connaissent des mouvements séparatistes inédits (au Texas en particulier). L’Inde ou la Chine résisteront-elles à des fractures ? Le morcellement des Etats-Nations et leur provincialisation traduiraient des besoins identitaires ou d’appartenance de proximité, voire un phénomène plus profond de balkanisation du monde contraire à celui observé de mondialisation-babélisation ces dernières décennies.

Si ces identités et appartenances produisent de l’inclusion, elles fabriquent en même temps de l’exclusion, des violences et des guerres ou des génocides : Serbes et Kosovars, Hutus et Tutsis, Ukrainiens et Russes. Beaucoup de ces identités se construisent sous nos yeux dans la complexité des histoires de colonisation et de décolonisation posant des questions sur l’identité ethnique, l’identité nationale : ivoirité par exemple.

Mais, au-delà des identités nationales se constituent de nouveaux ensembles politiques et militants actifs au nom de causes communes : écologies, libertés, sexualités, mouvements culturels transnationaux. De même les identités religieuses ou philosophiques prennent leur place dans le débat public : chrétiens, musulmans, juifs, hindouiste mais aussi francs-maçons, transhumanistes pour des mouvements plus récents avec des revendications d’appartenances structurantes d’une identité sociale et d’attitudes mutuelles.

Ces notions d'identités et d'appartenances et les phénomènes d’identification, d’affiliation, de radicalisation ou d’indifférence et de rejet réunissent, rassemblent, divisent et séparent autour ou contre ces identités. L’acuité avec laquelle se manifeste ce problème d’identité et d’appartenance engage plusieurs questions :

o Y a-t-il des identités géographiques et politiques ?

o Sur quoi reposent ces sentiments d’appartenance ?

o Comment émergent-ils ?

o Comment le politique agit-il sur ces identités et appartenances ?

o Comment s’explique leur persistance et parfois leur renforcement ?

o Quelle part de sentiment de mépris ou d’abandon, autrement dit de ressentiment, comportent-ils ?

o Qu’est-ce qui fait communauté nationale et affectio societatis ?

o Sur quelles bases reposent ses besoins d’identité et d’appartenance ?

o Ces identités et appartenances ont-elles un rôle psychologique : peur de l’isolement, conformisme sociale, reconnaissance ?

o Comment se construisent-elles : symboliques, récits nationaux, exacerbation des différences, rites, arts, emblèmes, engagements, événements collectifs … ?

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