Leadership, manipulation et démocratie

Appel à communication

COLLOQUE INTERNATIONAL DE BOUAKE

MAI 2025

LEADERS – MANIPULATIONS – DEMOCRATIES

Comment faire émerger des humains libres ?

Fondé par Alexandre Dorna, les cahiers de psychologie politique, explorent depuis plus de vingt ans toutes les dimensions de la psychologie politique et ses questions, aux carrefours de nombreuses disciplines qui concourent à éclairer les relations humaines et sociales autour des thèmes du pouvoir et de son organisation. C’est la raison pour laquelle, au fil des années, des historiens, des juristes, des philosophes, des anthropologues, sociologues, psychologues, économistes, mais aussi des linguistes, des cogniticiens et des théoriciens de la communication ont contribué aux Cahiers de psychologie politique.

Comment faire émerger des humains libres est une question essentielle pour l’avenir de nos sociétés politiques. Nous l’avons travaillé avec le comité de rédaction des Cahiers en pensant à trois aspects qui retiennent l’attention.

Les leaders

Ces dernières décennies ont été marquées par une extrême personnalisation des débats et des élections dans les démocraties occidentales : Etats-Unis, France, Angleterre, Italie mais aussi en Amérique du Sud : Brésil, Argentine par exemple, en Afrique aussi : Côte d’Ivoire, Sénégal, Afrique du Sud, avec des contestations des leaders : Mali, Burkina, Gabon, sans oublier Israël et les démocraties asiatiques comme l’Inde. Cette extrême personnification fabrique l’espérance ou l’illusion de l’homme providentiel, souverain sauveur, idée potentiellement contraire aux idéaux démocratiques et prémisses à quelques dérives autoritaires peut-être. Comment cela se construit-il ? Pourquoi ? Dans l’intérêt de qui ou de quels groupes sociaux ? Comment expliquer ces personnifications ? Les critiques sont nombreux et la compréhension de la construction des leaders essentielle, jusqu’à en interroger son utilité politique et sociale.

Les manipulations

Qui pourrait nier que les débats sur ce qu’il convient de dire ou ne pas dire, de publier et de diffuser révèlent bien que de nombreuses organisations défendent leurs intérêts ou promeuvent leurs idéologies en usant de toutes les ficelles des techniques de subversion, de propagande et de manipulation, techniques réservées, croyait-on, aux pouvoirs autoritaires ou totalitaires. Le militantisme devient visiblement intolérant, doctrinaire, agressif et excessif, fermé au dialogue, anti-démocratique parfois. Depuis la propagande de Bernays, les relations publiques et les lobbyistes sont omniprésents. Comment s’hystérise le débat public dans des stratégies de propagande de guerre ou de révolution ? Comment les médias renoncent à leur mission de contre-pouvoir, par complaisance ou minés par leurs conflits d’intérêt et la pression du conformisme, entre autres, sans oublier les entreprises et autres acteurs institutionnels ? Comment faire avec ? Est-ce souhaitable et possible de réguler ? Comment éduquer ?

Les démocraties

Enfin, la démocratie elle-même, qu’est-elle devenue, entre l’idéal d’une réflexion de bonne foi guidée par le sens du bien commun dont Sieyès disait qu’elle ne pouvait se conclure que par des votes à l’unanimité et les pratiques désordonnées des partis, souvent sous l’influence de leurs commanditaires ou lobbys, au service de causes, d’idéaux et d’intérêts particuliers qui s’éloignent facilement de l’intérêt du plus grand nombre, tant dénoncé aussi : corruptions des institutions, népotisme et oligarchies, société de surveillance ? Tant de critiques interrogent aussi cette déformation des idéaux démocratiques, jusqu’à entendre certains nous dire que la démocratie est devenue totalitaire, sans le dire, préservant quelques apparences. Que dire des représentants, de leur éthique ? Comment organiser la citoyenneté sincère et authentique ?

Objectifs académiques

Ce colloque a une vocation interdisciplinaire réalisé à l’université de Bouaké (Côte d’Ivoire). Il permettra de partager des recherches et enquêtes récentes autour de ce triptyque, entre la construction des leaders, les pratiques de la manipulation et les perspectives d’institutions démocratiques.

Ce colloque serait à la fois critique et prospectif, analyste sans concession des phénomènes à l’œuvre concernant ce triptyque ; mais aussi prospectif du fait de l’examen des expériences et des pratiques nouvelles, des recherches, voire des théories émergentes qui peuvent guider vers d’autres manières d’articuler : des leaders, des démocraties et des manipulations. Ces trois notions ont une charge négative ou positive qu’il convient d’explorer.

L’objectif est de constituer des panels thématiques d’une demi-journée pour un colloque de deux à trois jours. A ce stade, mais pour indication et dans l’attente des propositions des universités, facultés, laboratoires et centres de recherche qui voudront bien partager avec nous ce projet, plusieurs pistes sont à envisager et à discuter.

Organisation scientifique

Afin de permettre un travail de fond : études, enquêtes, etc., le colloque se tiendrait fin mai 2025 à Bouaké

Le comité scientifique est constitué de :

Pierre-Antoine Pontoizeau (France)

Directeur de la publication et de la rédaction des Cahiers de psychologie politique et Président de l’IIRPC

Dorgelès Houessou, (Côte d’Ivoire)

Président du Réseau Africain d’Analyse du Discours (R2AD),

Maitre de conférences à l’université Alassane Ouattara de Bouaké

Danielle Lezou-Koffi, (Côte d’Ivoire)

Responsable de l’équipe d’accueil Communication Politique et Sociétés (C.P.S)

Professeure de linguistique discursive à l’université Félix Houphouet Boigny

Tchassim Koutchoukalo (Togo)

Présidente de la Fédération des Universitaires d’Afrique (FUAf)

Professeure de littérature à l’université de Lomé

Melyan Mendy, (Sénégal)

Directeur de l'Ecole Doctorale « Espaces, Sociétés et Humanités » (ED-ESH)

Professeur ès Sciences de gestion, Université Assane Seck de Ziguinchor

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