N°13 / Le charisme du chef Juillet 2008

Vladimir Poutine : « Le chef  post-soviétique, de  l’inconnu à l’adoration ».

Tatiana Marino

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Au moment de l’apparition de Vladimir Poutine au devant de la scène politique, rien ne pouvait prédire qu’il deviendrait un jour le leader incontestable de la Russie. Malgré son apparence sans éclat et ses capacités d’éloquence assez modestes il a réussi à s’affirmer comme un véritable « père de la nation ». Les relations tantôt haineuses, beaucoup plus souvent affectives qui lient la population russe avec son ancien Président sont essentiellement d’ordre sentimental, voir passionnel. Quel est donc le mécanisme de l’ascension fulgurante de Vladimir Poutine au rang des idoles politiques ?

La Russie a besoin d’un homme fort.

De toute évidence, la situation économique et politique ainsi que le climat psychologique dans la Russie de la fin des années 1990 étaient propices à l’arrivée d’un leader charismatique. Le deuxième mandat présidentiel de Boris Eltsin plongea le peuple russe dans une profonde détresse. Faut-il rappeler qu’en mars 1996, 71% de la population accusait le premier Président de la Russie d’être le principal responsable des erreurs commises lors de la mise en œuvre des réformes démocratiques ? En même temps, 46% des Russes ne croyaient pas être à l’abri de nouvelles secousses économiques et politiques si Eltsin restait au pouvoir ?1 À l’issu d’une campagne électorale intense et violement anti-communiste, le Président sortant ne réussit d’ailleurs pas, en 1996, à s’imposer dès le premier tour. Les 53% des voix obtenues par lui lors du second tour ne semblaient donc pas réellement refléter la confiance des électeurs en Boris Eltsin, mais plutôt leur méfiance à l’égard du candidat communiste, Guennadi Zuganov, qui symbolisait, pour eux, le retour vers le régime soviétique.

Malgré sa victoire aux élections présidentielles, Eltsine ne put pas regagner la confiance des Russes qui lui reprochaient son incapacité d’assurer ses fonctions de chef d’État tant à cause de son état de santé, que de sa dépendance de plus en plus évidente à l’alcool. L’image négative du Président fut singulièrement aggravée par l’ingérence de plus en plus manifeste de sa famille dans les affaires d’État. L’expression « la famille » entra alors dans le langage courant pour désigner l’entourage proche de Boris Eltsin, notamment la fille du Président Tatiana Diatchenko et son compagnon Valentin Umashev, une véritable éminence grise du Kremlin, dont la mainmise sur le processus décisionnel dans le domaine politique et économique n’était un secret pour personne. À la situation économique déplorable, à la pauvreté extrême de la majeure partie de la population russe, à la position très affaiblie de la Russie sur la scène internationale s’ajouta, en 1998, la dévaluation du rouble. Une année plus tard, en septembre 1999, des attentats meurtriers contre les immeubles d’habitation dans plusieurs villes de Russie, notamment dans la capitale, aggravèrent singulièrement le sentiment d’insécurité et de vulnérabilité au sein de la population russe. D’après une enquête du Centre Russe d’Études de l’Opinion Publique (WCIOM) réalisée à la fin du mois de janvier 2000, aucun aspect de la vie publique ne procurait aux Russes des émotions positives. La population du pays trouvait ses sources de joie exclusivement dans le domaine privé (relations dans la famille et avec les amis/collègues, les succès dans les études ou au travail), alors que près de la moitié de la population déclara être très déçu par la situation économique en Russie, par la situation financière de sa propre famille et par la guerre en Tchétchénie.2

Il n’est donc pas étonnant que, plongée dans cette ambiance de pessimisme omniprésent, la Russie attendait inconsciemment le « sauveur », un homme politique capable d’assurer un minimum de stabilité et le fonctionnement relativement correct de l’État. Or, aucun des hommes politiques russes ne se distinguait par une forte personnalité et un charisme hors du commun. Au début du mois de septembre 1999, c’est la candidature d’Evgeni Primakov qui répondait le plus au profil d’un Président idéal tel que l’opinion publique russe l’imaginait. Selon une étude de la Fondation Opinion Publique, les Russes appréciaient essentiellement son honnêteté, sa capacité d’exercer ses fonctions avec rigueur et d’une manière responsable. Cependant, une autre qualité jugée très précieuse pour le future Président de la Russie manquait, aux yeux de l’opinion publique, à Evgeni Primakov, à savoir la fermeté.3 Il en résulte que, malgré tout le respect qu’inspirait Primakov à ses compatriotes, ces derniers ne le percevaient pas comme leader incontestable du pays. En revanche, Vladimir Poutine réussit à s’affirmer comme homme politique capable de prendre des décisions importantes et de les exécuter avec fermeté, autrement dit, comme un «homme fort » dont la Russie avait besoin.

Il serait difficile d’exagérer l’importance, pour la popularité de Vladimir Poutine, des attentats perpétrés contre les immeubles d’habitations dans plusieurs villes de Russie, notamment à Moscou, en septembre 1999. Sans entrer dans la polémique suffisamment nourrie sur les instigateurs présumés de ces attentats,4 il faudrait souligner que, du point de vue de la psychologie des masses, le scénario fut idéal pour rassembler l’opinion publique profondément traumatisée autour d’un homme politique inconnu auparavant et qui aurait eu certainement plus de difficulté à s’imposer dans une situation politique plus stable. En effet, nommé Premier Ministre au mois d’août, Vladimir Poutine était totalement inconnu pour les trois quarts de la population russe et il n’est pas étonnant que ses chances de devenir Président furent estimées, par les Russes, comme très faibles ou inexistantes.5 Mais, à partir de la deuxième moitié du mois de septembre, sa popularité monta en flèche et en octobre, d’après les sondages de la Fondation l’Opinion Publique, Poutine devança déjà ses concurrents politiques dans la course présidentielle.6 Il fut d’ailleurs nommé  « l’homme politique de l’année 1999 » par 42% de la population russe, loin devant Evgeni Primakov (8%) et Guennadi Zuganov (4%).7

L’ennemi de la Russie étant donc désigné, le pays tiraillé pendant toutes les années eltsiniennes entre les tendances politiques opposées, s’unit finalement contre un adversaire commun, à savoir les séparatistes tchétchènes. Est-il alors étonnant de voir arriver en tête des sondages l’homme qui s’est déclaré prêt à mener cette croisade ? Tout en restant sceptiques sur la capacité du gouvernement Poutine à résoudre les problèmes économiques de leur pays, les Russes attendaient de lui de combattre la criminalité et le terrorisme, ainsi que de mettre fin aux conflits caucasiens.8 Il faudrait également souligner que les Russes étaient assez lucides quant aux causes de la popularité du nouveau Premier Ministre. Les résultats de l’enquête menée par la Fondation l’Opinion Publique, en janvier 2000, montrèrent que la moitié de la population (54%) expliquait ce phénomène par la position ferme de Poutine face au problème tchétchène. Cependant, les deux tiers des interrogés refusaient de voir dans la guerre en Tchétchénie une opération destinée à augmenter la popularité du successeur de Eltsin. En d’autres termes, la majorité des Russes percevaient Vladimir Poutine comme un homme politique qui agissait exclusivement dans les intérêts de l’Etat, sans chercher à plaire à ses compatriotes. S’il était devenu populaire, c’est parce que la population du pays appréciait sa façon de voir et d’accomplir son rôle.9

La réaction du Premier Ministre Vladimir Poutine face aux attentats terroristes attribués aux séparatistes tchétchènes détermina ainsi son image auprès de la population russe. Interrogés, au début du mois d’octobre, sur les traits de caractère les plus significatifs de Vladimir Poutine, les Russes indiquèrent, en première position, sa volonté, son sang-froid et sa fermeté,10 autrement dit les qualités qui manquaient, aux yeux des électeurs, aux autres candidats au Kremlin.11 Non seulement cette réputation resta absolument intacte jusqu’aux élections présidentielles de mars 2000, mais le nombre de citoyens russes qui appréciaient la force de caractère du Président par intérim augmenta encore plus en se rapprochant de la moitié de la population adulte.12 Au moment du vote, les Russes se montrèrent beaucoup plus sensibles aux qualités personnelles et professionnelles des candidats, qu’à leurs programmes politiques. Telle est la conclusion d’une enquête organisée par WCIOM au printemps 2000.13 Sans minimiser l’importance d’autres facteurs qui influencèrent le choix électoral,14 force est de constater que les Russes furent séduits par la personnalité de Vladimir Poutine. 71% de la population considérait, en mars 2000, que la Russie avait essentiellement besoin d’un leader fort et 59% voyait la priorité en reconstitution d’un Etat puissant.15 Et deux tiers des Russes trouvèrent en Vladimir Poutine cet homme fort indispensable à leur pays.16 La Russie reconnaissait donc que Poutine méritait son statut de chef d’Etat et c’est pour cette raison qu’elle était prête à l’élire son Président.

Il est particulièrement remarquable qu’au fil des années cette image de Vladimir Poutine ne changeait guère. La volonté et la fermeté de ce dernier, sa capacité de prendre de décisions difficiles et de les exécuter énergiquement continuaient à attirer les sympathies de la population russe.17 C’est ainsi qu’en septembre 2007, presque à la fin du mandat présidentiel de Poutine, 56% des Russes interrogés par WCIOM mettaient ces qualités en première position dans la liste des traits de caractère qu’ils appréciaient le plus chez le Président. En même temps, 38% le décrivait comme « un vrai leader capable de mener les gens ».18

Vladimir Poutine, l’homme qui inspire confiance.

En 1999, en quelques cinq mois, Vladimir Poutine réussit donc à devenir l’homme politique le plus populaire du pays. Les analystes de la Fondation l’Opinion Publique indiquent néanmoins, qu’il s’agissait, dans ce cas, d’une situation assez banale dans le paysage politique russe. Les hommes appelés, dans les moments critiques, par Boris Eltsin au devant de la scène politique voyaient presque automatiquement leur taux de popularité augmenter. Que ce soit Evgeni Primakov, Boris Nemtsov ou Alexandre Lebed, tous avaient connu une période de gloire plus ou moins courte.19 Mais à la différence de ces hommes politiques, la confiance que les Russes accordaient au Premier Ministre Vladimir Poutine ne diminua pas avec le temps.

Comme on peut constater en analysant les chiffres présentés dans le tableau ci-dessous20, grâce à l’image positive que Poutine acquit auprès de ses compatriotes en maintenant une position très ferme à l’égard de la Tchétchénie, de plus en plus de Russes lui accordaient leur confiance :

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Au début du mois d’octobre, le pourcentage de ceux à qui le Premier Ministre inspirait confiance atteignit les 39% et il continua à progresser en s’élevant jusqu’à 58% en novembre 1999,21 alors qu’une semaine avant les élections de 2000, 63% de la population exprimait sa confiance à Vladimir Poutine. En même temps, 57% des Russes se dirent prêts à le croire sur parole. Et pourtant, ils étaient presque aussi nombreux à mettre en doute l’honnêteté de la campagne présidentielle.22

À partir de mois d’avril 2000 le taux de confiance du Président Poutine se stabilisa au environ de 70% et resta au même niveau jusqu’à la fin de son deuxième mandat présidentiel.23 Seuls quelques rares évènements purent baisser ce chiffre extrêmement élevé. Le naufrage du sous-marin nucléaire « Koursk » en août 200024 ainsi que la passivité de la diplomatie russe face à l’offensive américaine lancée contre l’Iraq en mars 2003 en fournissent un parfait exemple.25 D’autres évènements, qui, eux aussi, eurent un grand retentissement au niveau international, laissèrent, contre toute attente, intacte la popularité du Président. L’exemple le plus frappant est celui de l’affaire Ioukos et l’arrestation de son patron Mikhaïl Khodorkovki, en octobre 2003.26 Mais d’une façon générale, quels que soient les aléas de la vie politique en Russie, quels que soient les imprévus de la situation internationale, rien n’empêcha Vladimir Poutine de rester immanquablement, tout au long de ces huit dernières années, en tête de liste des hommes politiques qui inspiraient confiance aux Russes. Qui plus est, l’écart entre le taux de confiance du Président et celui de tous les autres hommes politiques était si considérable qu’aucun évènement ne semblait être en mesure de provoquer un revirement dans l’opinion publique et d’ébranler sérieusement la popularité de Poutine. Une sorte de vide se créa autour du Président ultra-populaire, le  rendant inaccessible à toute concurrence. Il est notamment à remarquer qu’en quatre mois précédent les élections présidentielles de 2004 son taux de confiance prit dix points en creusant un véritable abîme entre lui et les autres candidats. 27

Comment expliquer la confiance quasi absolue et inconditionnelle des Russes dans leur Président ? Le phénomène de la popularité de Vladimir Poutine est d’autant plus intéressant qu’il touchait visiblement l’ensemble de la population indépendamment des critères sociodémographiques. Si, en mars 2000, quelques doutes demeuraient quant à l’éventuelle nécessité du deuxième tour des élections présidentielles, en 2004 Poutine s’imposa comme le seul et unique candidat sans aucune alternative. Il disposa, en effet, d’important soutien de l’électorat de tous les partis politiques les plus influents en Russie, y compris des partis d’opposition. En décembre 2003, juste après les élections législatives et trois mois avant les élections présidentielles, 74% des partisans de l’Union des Forces de Droite, 69% de ceux qui étaient dévoués à Iabloko, 52% de ceux qui donnèrent leurs voix au Parti Liberal-Démocrate de Vladimir Zhirinovski et 33% de l’électorat du Parti Communiste déclarèrent leur intention de voter pour Vladimir Poutine.28

En disposant que des sources publiées et en l’absence de documents d’archives il serait difficile de proposer une liste exhaustive de tous les facteurs qui influencèrent l’opinion publique russe et contribuèrent à créer le « phénomène Poutine ». Quelques hypothèse se dégagent néanmoins. Leur analyse permettra de comprendre les principales raisons de la fascination qu’éprouvaient les Russes pour leur Président.

Il faudrait commencer par éliminer l’hypothèse tchétchène. En effet, si Poutine réussit à construire son capital politique sous le slogan de la lutte anti-terroriste et anti-séparatiste, sa position à l’égard de la Tchétchénie ne peut pas expliquer la constance des sympathies et de la confiance de l’opinion publique dans son Président. La première vague de vive approbation provoquée par un mélange de colère et de peur des nouveaux attentats céda la place aux inquiétudes face à l’engrenage d’une guerre longue et sanglante. Pendant les sept premiers mois de 2000, le pourcentage de ceux qui se disaient « être préoccupés » par la situation en Tchétchénie augmenta de 29 points en passant de 48% de l’ensemble de la population au début de l’année jusqu’à 56% la veille des élections présidentielles et en arrivant jusqu’à 77% au mois de juillet 2000. En même temps, déjà au mois de mars, presque 90% des Russes affirmaient d’être fatigués de la guerre caucasienne qui restait, tout au long de l’année 2000, leur principale source d’inquiétudes, au même titre que la situation financière de leur propre famille ou la situation économique du pays.29 Les Russes semblaient d’ailleurs être conscients que l’action militaire menée par les troupes fédérales en Tchétchénie baissait la popularité du Président.30 Il en résulte, par conséquent, que la guerre tchétchène devint très rapidement un handicap pour Vladimir Poutine et ne peut pas expliquer la confiance quasi totale que la population russe lui accordait pendant plusieurs années.

La deuxième hypothèse très discutable est celle d’après laquelle le programme politique de Vladimir Poutine répondait aux attentes du pays. Il faudrait, en effet, rappeler qu’aucun programme politique plus ou moins cohérent n’a été annoncé par Poutine avant les élections présidentielles du mars 2000. Au contraire, les résultats des sondages montrent que moins de deux mois avant les élections les Russes n’avaient qu’une idée très confuse concernant les intentions de Vladimir Poutine en tant que chef d’Etat. C’est ainsi que, d’après une enquête réalisée par la Fondation l’Opinion publique, presque la moitié de la population déclarait ne pas savoir dans quelle direction Vladimir Poutine pensait orienter le développement économique et politique du pays, quelle serait, en Russie, la situation avec les droits de l’homme, comment évolueraient les relations avec les pays occidentaux et les anciens républiques de l’Union Soviétiques.31 Certains électeurs ne semblaient aucunement pas être gênés par ce manque de connaissance concernant les intentions de Poutine. En effet, au mois de février 14% des répondants avouèrent qu’ils faisaient confiance au Président de la Russie par intérim indépendamment de son programme politique.32

Cependant, deux semaines avant les élections présidentielles de mars 2000, la majorité des électeurs se dit gênée par l’absence des propositions économiques et politiques concrètes de la part du candidat favori.33 Ce qui, de toute évidence, ne les empêcha pas de lui donner leurs voix. Cette situation semble moins paradoxale si l’on se souvient qu’une grande partie de la population argumentait son intention du vote par les qualités personnelles et professionnelles du candidat choisi et non par son programme politique. Il est d’ailleurs symptomatique que la décision de Poutine de ne pas participer dans les débats télévisés entre les prétendant au Kremlin fut interprétée par la moitié de la population comme une preuve non pas de l’absence, chez lui, du programme électorale, mais la confirmation de son souci d’économiser l’argent publique et d’éviter les débats inutiles et les querelles indignes entre les candidats.34 Trois mois après les élections 59% des Russes interrogés par WCIOM affirmèrent qu’ils savaient toujours très peu sur Vladimir Poutine.35 Cela ne semble cependant pas avoir influencer le taux de confiance du Président.

La troisième hypothèse explique la popularité démesurée de Poutine et son image extrêmement positive aux yeux de l’opinion publique russe par le contraste entre sa personnalité et celle de son prédécesseur, Boris Eltsin. Comme le justement souligna le sociologue russe Iuri Levada, ancien collaborateur éminent du Centre Russe d’Études de l’Opinion publique et fondateur de Levada-Centre, avant même d’arriver au pouvoir Vladimir Poutine disposait d’un grand « crédit de confiance » auprès de ses compatriotes du à la défaillance évidente de Boris Eltsin. « La confiance accordée à Poutine signifiait en réalité  la confiance à son image (ou, plus exactement, elle miroitait l’absence de confiance à l’ancien Président) ».36 En effet, d’après une étude comparative préparée par WCIOM et publiée en mars 2000, Vladimir Poutine était inconsciemment perçu, par l’opinion publique, comme un antipode de Boris Eltin. En confrontant les résultats du sondage effectué en mars 1996 avec ceux du sondage réalisé en mars 2000, les analystes de WCIOM démontrèrent les critères qui opposaient les deux hommes politiques. C’est ainsi qu’à la différence de Eltsin son successeur paraissait, aux yeux de l’opinion publique, être soucieux de l’amélioration du niveau de vie de ses co-citoyens et plus efficace dans la défense des intérêts de la Russie et de l’industrie russe. 40% des répondants (contre 11% en faveur de Eltsin) voyaient Poutine se soucier de leurs problèmes. Les Russes appréciaient également la capacité de Poutine de parler en publique, ce qui fut toujours un point faible de Eltsin, surtout à la fin de son deuxième mandat quand il n’arrivait plus à s’exprimer correctement devant les auditeurs ou devant les caméras. Qui plus est, comme il a déjà été démontré ci-dessus, Poutine était considéré par la majorité de la population comme un leader fort à qui on peut faire confiance.37

Même le manque d’information concernant Vladimir Poutine que ressentait une partie importante de l’opinion russe devint un atout considérable pour son image. L’analyse des résultats des sondages de l’opinion publique réalisés par WCIOM en 1999-2002 permet de constater que plus d’un tiers de la population définissait ses sentiments à l’égard de Vladimir Poutine comme « rien de négatif à dire à son sujet », ceux qui éprouvaient de la sympathie étant moins nombreux.38 La confiance que les Russes lui accordaient se basait donc plus sur l’absence de l’information négative que sur des impressions positives. Une telle constatation peut paraître aberrante à un lecteur occidental. Elle l’ai beaucoup moins dans le conteste de la Russie traumatisée par les années 1990 et compte tenu de l’image discréditée de Boris Eltsin.

Il est également très important de souligner que l’opinion publique russe se montrait toujours très sensible aux relations entre Vladimir Poutine et son prédécesseur au poste du chef d’État. La dépendance éventuelle de Poutine de la « famille » était le point le plus négatif pour son image en 2000-2001.39 Au fur et à mesure qu’il réussissait à s’affirmer comme un homme politique indépendant des influences occultes et notamment de celle de l’entourage de Boris Eltsin, son taux de popularité augmentait.40 En octobre 2007, seuls 8% des Russes reprochaient à leur Président de dépendre de la « famille »41 contre 39% en avril 2000.42

Marquer la rupture avec son prédécesseur fut indispensable pour que Vladimir Poutine ait pu s’imposer en tant qu’un véritable chef charismatique. Cette rupture s’opéra d’autant plus efficacement que l’époque de Eltsin resta dans la mémoire des Russes comme l’une des pires dans l’histoire de leur pays. Quand, après le décès de premier Président de la Russie en avril 2007, WCIOM publia les donnés concernant l’image de Eltsin auprès de ses compatriotes, il s’avéra que seul 1% des répondants eurent préféré vivre, s’ils avaient le choix, dans la Russie des années 1990. À titre de comparaison, 6% eurent choisi la période stalinienne, 31% eurent été heureux en URSS de Léonid Brezhnev et 39% préféraient nettement la Russie actuelle.43

Le contraste avec Boris Eltsin fut aussi radical au niveau du comportement et des attitudes. Aussi banal que cela puisse paraître, les Russes tombèrent sous le charme d’un homme jeune, dynamique, sportif et en bonne santé. Les sondages de l’opinion publique montrent que l’aspect physique de Vladimir Poutine contribua grandement à construire son image. Tout le pays était au courant que le nouveau Président préférait le thé aux boissons alcoolisés. La télévision russe montra à plusieurs reprises Poutine participant à l’entraînement de karaté. Sur Internet, les images du Président viril, musclé, à torse nu, abondaient.

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Toujours est-il que Vladimir Poutine n’aurait certainement pas pu réussir son ascension fulgurante si, sous sa présidence, la situation politique et économique du pays ne s’était pas améliorée d’une façon considérable. À la différence de Boris Eltsin, Vladimir Poutine était perçu, par ses compatriotes, comme un homme politique potentiellement capable de mettre de l’ordre à l’intérieure du pays. Ce fut d’ailleurs l’un des principaux aspects positifs de son image en tant que Premier Ministre. Et ce fut également l’un des points forts de sa candidature pour le poste présidentiel.44 Attirés par le caractère volontaire, énergique et ferme de Poutine, les Russes placèrent donc en lui leurs espoirs déçus par Boris Eltsin. Il faudrait rappeler qu’en octobre 1999, quand Poutine exerçait ses fonctions du Premier Ministre, les attentes de la population russe se focalisaient, dans le domaine économique, sur le payement des retards de salaires et de retraites. Quant à l’éventuelle amélioration du niveau de vie, les personnes interrogées par la Fondation l’Opinion publique se montrèrent très sceptiques.45 Dans le domaine économique, les attentes de la population russe furent donc initialement assez modestes et les espoirs assez minces.

Cette situation ne dura pas longtemps, car la progression rapide du taux de confiance de Poutine s’accompagnait par l’espoir grandissant de la population russe de voir sa vie s’améliorer. Comme le constata une enquête menée pendant plusieurs années par la Fondation l’Opinion Publique, en décembre 1999, pour la première fois depuis 1994, le pourcentage de ceux qui envisageaient avec optimisme l’année à venir dépassa considérablement le nombre des pessimistes46. Au début du mois de janvier 2000, environ 40% de la population s’attendait à une amélioration de la situation politique et économique en Russie.47 Cette tendance se renforça au cours des mois suivants. C’est ainsi qu’au mois de mai 2000, 82% des Russes espéraient que Vladimir Poutine réussirait, au cours de son mandat présidentiel, à mettre de l’ordre dans le pays. En même temps, plus de deux tiers de la population espéraient qu’il sortirait la Russie de la crise économique et qu’il améliorerait le niveau de vie de ses co-citoyens.48

Cette euphorie s’apaisa sous le poids de la réalité. A partir de la deuxième moitié de l’année 2000, le nombre des optimistes commença à diminuer, presque la moitié de la population constatant l’absence de changements dans la situation économique, politique ou sociale.49 Ce retour au réalisme ne signifiait par pour autant la baisse de confiance des Russes dans leur Président. Car le bilan du premier mandat présidentiel de Vladimir Poutine fut globalement positif. Selon les résultats d’une enquête réalisée par Levada-Centre en mars 2004, la population russe considérait comme le plus grand succès de Vladimir Poutine l’efficacité des mesures prises par lui pour liquider les retards accumulés par son prédécesseur dans le payement des salaires et des retraites. Les Russes reconnaissaient à leur Président d’autres mérites, notamment celle d’avoir assuré l’ordre et la stabilité à l’intérieur du pays, celle d’avoir augmenté les retraites et celle d’avoir relancé l’économie russe et d’avoir renforcé le rouble. 50

Le pari que la Russie avait mit sur Vladimir Poutine s’avéra, en définitive, gagnant. En reprenant les mots du professeur L.Poliakov, directeur du cycle des Sciences Politiques à la Grande École de l’Économie, pendant huit ans le pays retenait son souffle en suivant des yeux son Président comme s’il était un danseur de corde qui risquait de tomber à tout moment. Après une période de profonde dépression, le peuple avait peur de voir, une fois de plus, ses espoirs déçus et sa confiance trahie.51 Mais une nouvelle catastrophe ne se produisit pas. Alors, le Président devint « le sauveur » de la nation, l’idole de tout un peuple.

Le père de la nation, le Tsar, le Dieu ?

Le bilan du premier mandat présidentiel de Vladimir Poutine fut extrêmement positif pour sa popularité. Depuis la campagne électorale de 2000, quand les deux tiers de la population russe percevaient déjà Poutine comme le seul réel candidat au Kremlin,52 la base électorale du Président en titre s’élargit considérablement. Comme il a déjà été indiqué plus haut, après les élections législatives de décembre 2003, la plus grande partie de l’électorat traditionnel des principaux partis politiques, à l’exception du Parti Communiste, s’apprêta à soutenir la candidature de Poutine aux électiions présidentielles. Et les 33% des voix communistes représentaient une victoire importante pour Poutine puisque le candidat du Parti Communiste participait également à la course présidentielle.53

Il ne serait donc pas exagéré de dire que le Président Vladimir Poutine s’affirma comme un véritable leader national. Sa position au sein du paysage politique russe devint très spécifique. En effet, sa popularité ne se nourrissait pas de la force d’un parti politique. Au contraire, son appui constituait une excellente condition à la promotion du parti « la Russie Unie ».  De ce point de vue, il est intéressant à remarquer que, d’après les sondages réalisés par WCIOM au début de 2004, en cas de non-participation de Vladimir Poutine aux élections présidentielles de mars, c’est le candidat de l’opposition qui aurait triomphé car « la Russie unie » ne comptait pas, dans ses rangs, d’autres hommes politiques capables de s’imposer.54  En revanche, en octobre 2007, grâce à la décision de Vladimir Poutine de rejoindre officiellement « la Russie unie » et de se mettre en tête de sa liste des candidats aux législatives, ce parti augmenta son électorat de 6% en une semaine.55 L’influence déterminante de Poutine dans le monde politique russe se manifesta d’une façon encore plus frappante lors des élections présidentielles de 2008. Ce n’était un secret pour personne, et les sondages de l’opinion publique le confirment que la plus grande partie de ceux qui s’apprêtaient à donner leurs voix à Dmitri Medvedev motivaient leur choix électoral par la confiance que Poutine accordait à ce candidat.56

L’opinion publique russe fut très sensible au renforcement encore plus considérable de la position de Vladimir Poutine. Le fait qu’il n’appartenait officiellement à aucun parti politique renforçait cette impression. En effet, après avoir retrouvé la notion de l’idée nationale et le sentiment de patriotisme, le peuple russe appréhendait les querelles politiques susceptibles d’ébranler l’ordre et la stabilité si difficilement reconstruits. Il est alors compréhensible qu’en décembre 2003, 41% des Russes exprimèrent ouvertement leur envie de voir en Poutine le candidat placé au-dessus des partis politiques.57 La présence même de Vladimir Poutine au devant de la scène politique ne fut plus considérée, par ses compatriotes, comme un phénomène limité dans le temps. Vers la fin de son second mandat, de plus en plus de Russes voyaient en lui non seulement un homme politique remplissant les fonctions du chef d’État, mais aussi le « père de la nation » dont l’implication permanente dans les affaires d’État était indispensable au bon fonctionnement du pays. D’après une enquête réalisée par WCIOM, en juillet 2007, presque moitié de la population exprima l’opinion que le Président idéal devait être un véritable « père de la nation » qui serait garant de stabilité.58 Cette référence paternelle exprimait exactement le besoin éprouvé par les Russes d’être protégés contre les éventuels tourbillons économiques ou politiques. Elle explique aussi l’envie de la population de ne pas se séparer de Poutine. En effet, la majorité de la population russe voulait coûte que coûte garder son Président–« sauveur » le plus longtemps possible, malgré les interdictions constitutionnelles. Plusieurs options furent d’ailleurs envisagées. Plus de moitié de la population se dirent d’accord avec un scénario d’après lequel Vladimir Poutine devrait garder son influence et devenir « le leader national » tu pays.59 La question du troisième mandat fut, elle aussi, sérieusement discutée. En avril 2007, 65% de la population du pays acceptaient un  troisième mandat alors qu’en 2004 un tel scénario ne séduisait que 32%.60 La majorité des Russes approuvaient également la nécessité de modifier la constitution pour permettre à Poutine de rester à son post.61

La perception que le peuple Russe avait de Vladimir Poutine était en quelque sorte analogue a celle du tsar sous l’ancien régime, avec la différence qu’avec les moyens de communication contemporains la figure du président est moins mythique. Il est notamment significatif que le taux de popularité du gouvernement et des ministres furent habituellement beaucoup plus bas que celui de Poutine. En revanche, un succès important fut toujours attribué au Président, et à lui seul. Cette situation rappelle que sous l’ancien régime les gens simples rejetaient la responsabilité de tous leurs malheurs sur les mauvais ministres et pas du tout sur le Tsar bon et juste. Une telle mentalité fut d’ailleurs un des traits caractéristiques du passé soviétique. Il ne faut pas oublier qu’au moment des pires répressions staliniennes nombreux étaient ceux qui croyaient à l’innocence de Staline et accusaient son entourage d’avoir engager les persécutions à l’insu du Secrétaire Général du Parti communiste.

Le Président de la Russie fut, tout au long de ces dernières années, idolâtré comme jadis fut le Tsar. Plusieurs manifestations sont régulièrement organisées en sa faveur, par exemple le concours des cartes de vœux pour l’anniversaire de Vladimir Poutine mis en place dans de nombreux établissements scolaires de la Russie. À partir de 2002, les portraits du Président Poutine envahissent tous les établissements publics, tantôt accrochés au mur comme des grands portraits officiels sous l’ancien régime ou sous le régime communiste, tantôt posés sur le bureau, comme les portraits de famille.

Omniprésent, adoré et vénéré, Vladimir Poutine était une véritable idole de ses compatriotes. La fascination qu’éprouvaient les Russes pour leur Président donna lieu à de nombreuses plaisanteries à ce sujet, comme, par exemple, cette parodie au tableau mondialement connu d’Alexandre Ivanov « La venue du Messie », présenté à la 12ème exposition de l’art contemporain à Moscou.

1  WCIOM. Dossier de presse : « Les élections du Président de la Russie », 15.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/492.html

2  WCIOM. Dossier de presse « Poutine, la Tchétchénie, la Biélorussie, l’OTAN, 03.02.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/498.html

3  FOM. Dossier N°37 : « Evgeni Primakov correspond le mieux à l’image du « Président idéal », 17.09.1999. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo1999/543_11153/of19993702

4  Si la Russie officielle a toujours maintenu la thèse de la responsabilité tchétchènes dans ces attentats, une autre hypothèse attribue leur mise en œuvre aux services secrets russes agissant dans le cadre d’une opération « L’héritier » élaborée par « la famille » (notamment par Boris Berezovsky) dans le but de préparer la succession à Boris Eltsin sans perdre le contrôle du pays.

5  FOM. Dossier N°34 : « Le gouvernement de Vladimir Poutine : les pronostics des Russes », 27.08.1999. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo1999/546_11191/of19993401

6  FOM. Dossier N°42 : « Vladimir Poutine - l’homme politique le plus populaire en Russie », 22.10.1999. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo1999/538_11093/of19994201

7  FOM. PETROVA A.S., Compte-rendu : « V.Poutine est l’homme politique russe le plus populaire de l’année 1999 », 13.01.2000. http://bd.fom.ru/report/map/of000107

8  FOM. Dossier N°41 : « Ce que les Russes attendent de Vladimir Poutine », 15.10. 1999. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo1999/539_11105/of19994101

9  FOM. PETROVA A.S., Compte-rendu : « Concernant les causes de la popularité de V.Poutine », 11.02.2000. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo2000/38_10879/of000601

10  FOM. Dossier N°39 : « Les plus grandes qualités de Vladimir Poutine aux yeux des Russes », 01.10.1999. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo1999/541_11129/of19993902

11  Excepté le général Lebed.

12  WCIOM. Dossier de presse « Comment la vie du pays changera après les élections », 13.04.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/487.html

13  WCIOM. Dossier de presse « Les élections, Poutine, la Tchétchénie », 22.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/490.html

14  Notamment la discréditation systématique, dans les médias, de potentiels rivaux politiques de Poutine, surtout d’Evgeni Primakov.

15  WCIOM. Dossier de presse « Les élections, Poutine, la Tchétchénie », 22.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/490.html

16  WCIOM. Dossier de presse « Les élections du Président de la Russie », 15.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/492.html

17  Les tableaux comparatifs réalisés par WCIOM présentent des donnés stables au environ de 40%. Voir : WCIOM. Dossier de presse, 23.03.2001. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/394.html

18  WCIOM. Dossier de presse N°785 : « Vladimir Poutine : l’homme et le politicien », 05.10.2007. http://wciom.ru/

19  FOM. PETROVA A.S., Compte-rendu : « V.Poutine est l’homme politique russe le plus populaire de l’année 1999 », 13.01.2000. http://bd.fom.ru/report/map/of000107

20  FOM. Dossier N°39 : « La popularité de Vladimir Poutine augmente d’une façons spéctaculaire », 01.10.1999. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo1999/541_11129/of19993901

21  FOM. Dossier N°46: « Le taux de popularité de Vladimir Poutine continue d’augmenter », 19.11.1999. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo1999/534_11039/of19994601

22  WCIOM. Dossier de presse « Les élections, Poutine, la Tchétchénie », 22.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/490.html

23  WCIOM, Dossier de presse : « La situation politique et l’état de l’opinion publique en Russie, en novembre 2001 », 19.12.2001.http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/290.html

24  WCIOM, Dossier de presse, 02.04.2001. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/567.html

25  WCIOM, Dossier de presse, « L’état d’esprit de la société russe : les estimations du mois d’avril ». 13.05.2003,  http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/113.html

26  WCIOM, SEDOV L., Dossier de presse : « Les résultats de l’enquête réalisée par WCIOM en juillet 2003 », 11.08.2003, http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/83.html

27  WCIOM, Dossier de presse : « À la veille de Nouvel An : les résultats du sondage de l’opinion publique réalisé  au mois de décembre », 05.01.2003. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/163.html

28  WCIOM, Dossier de presse N°43 : « Les élections présidentielles en Russie : leurs résultats sont en grande partie prédéterminés », 18.12.2003. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/39.html

29  WCIOM, Dossier de presse « Les élections, Poutine, la Tchétchénie », 22.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/490.html; Dossier de presse, 07.06.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/481.html; Dossier de presse « Vladimir Poutine », 28.08.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/472.html

30  FOM. PETROVA A.S., Compte-rendu : « La guerre en Tchétchénie baisse la popularité de V.Poutine », 13.07.2000. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo2000/58_10615/of002806

31  FOM. PETROVA A.S., Compte-rendu : « V.Poutine : le crédit de confiance », 11.02.2000, http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo2000/38_10879/of000602

32  WCIOM. Dossier de presse « La Douma, le Président Poutine », 16.02.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/496.html

33  WCIOM. Dossier de presse « Les élections, Poutine, la Tchétchénie », 22.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/490.html

34  WCIOM. Dossier de presse « Les élections, Poutine, la Tchétchénie », 22.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/490.html

35  WCIOM. Dossier de presse « Vladimir Poutine », 28.08.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/472.html

36  WCIOM. LEVADA Iuri, « La période d’essai : c’est parti. L’état d’esprit et les opinions, juin 2000 »// Dossier de presse, 24.07.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/476.html

37  WCIOM. Dossier de presse : « Les élections du Président de la Russie », 15.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/492.html

38  WCIOM. Dossier de presse, 07.06.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/481.html; Dossier de presse, 02.04.2001. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/567.html; Dossier de presse : « Vladimir Poutine »,  26.03.2002. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/268.html

39  WCIOM. Dossier de presse « Les élections, Poutine, la Tchétchénie », 22.03.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/490.html; Dossier de presse, 07.06.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/481.html; Dossier de presse : « Vladimir Poutine », 28.08.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/472.html; Dossier de presse, 23.03.2001. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/394.html; Dossier de presse, 27.12.2001. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/289.html

40  WCIOM. Dossier de presse N°176 : « Le quinquennat de Vladimir Poutine », 24.03.2005. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/1145.html

41  WCIOM. Dossier de presse N°785 : « Vladimir Poutine : l’homme et le politicien », 05.10.2007. http://wciom.ru/novosti/press-vypuski/press-vypusk/single/8925.html

42  WCIOM.Dossier de presse, 23.03.2001. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/394.html

43  WCIOM. Dossier de presse N°683 : « L’époque de Eltsin aux yeux des Russes », 25.04.2007. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/8078.html

44  WCIOM. Dossier de presse : « Comment la vie du pays changera après les élections », 13.04.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/487.html

45  FOM. Dossier de presse N°41, Compte-rendu : « Ce que les Russes attendent de Vladimir Poutine », 15.10.1999. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo1999/539_11105/of19994101

46  FOM. Dossier de presse N°52, 30.12.1999. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo1999/528_10953/of19995207

47  FOM. Dossier de presse N°3, 21.01.2000. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo2000/35_10919/of000306

48  WCIOM. Dossier de presse : « Vladimir Poutine », 28.08.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/472.html

49  WCIOM. Dossier de presse : « La Présidence de Poutine : les espoirs des premiers jours et la perception six mois plus tard », 10.10.2000. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/452.html; Dossier de presse, 02.04.2001. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/567.html

50  Levada-Centre. Dossier de presse N°35 : « Les succès de V.Poutine », 02.04.2004. http://www.levada.ru/press/2004040201.html

51  Émission télévisée « Les Temps », diffusée sur la chaîne N°1 le 17.11.2007.

52  FOM. PETROVA A., Compte rendu : « V.Poutine, le candidat sans alternative ? », 18.02.2000. http://bd.fom.ru/report/map/projects/finfo/finfo2000/39_10865/of000701

53  WCIOM, Dossier de presse N°43 : « Les élections présidentielles en Russie : leurs résultats sont en grande partie prédéterminés », 18.12.2003. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/39.html

54  WCIOM. Dossier de presse N°58 : « La Russie la veille des élections présidentielles : les données des sociologues », 12.02.2004. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/525.html

55  WCIOM. Dossier de presse N°787 : « Poutine est le N°1 de la liste des candidats de la « Russie Unie », 09.10.2007. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/8941.html

56  FOM., Dossier de presse : « Les élections présidentielles 2008 : les motivations de vote », http://bd.fom.ru/report/map/projects/dominant/dom0811/d081121

57  WCIOM, Dossier de presse N°43 : « Les élections présidentielles en Russie : leurs résultats sont en grande partie prédéterminés », 18.12.2003. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/single/39.html

58  WCIOM. Dossier de presse N°770 : « Quel Président est nécessaire à la Russie », 17.09.2007. http://wciom.ru/novosti/press-vypuski/press-vypusk/single/8793.html

59  WCIOM. Dossier de presse N°829 : « Leader national : est-il indispensable à la Russie », 05.12.2007. http://wciom.ru/novosti/presse-vypuski/press-vypusk/single/9312.html

60  WCIOM. Dossier de presse N°14 : « Les Russes face au problème de la durée du mandat présidentel ». 05.02.2004. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/signle. 470.html

61  WCIOM. Dossier de presse N°676 : « Le troisième mandat pour le Président. Mironov est pour, et le pays ? 17.04.2007. http://wciom.ru/arkhiv/tematicheskii-arkhiv/item/signle/4401.html

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Le rôle du discours du meneur et de l'identification mythique dans la résistance psychique en situations extrêmes. L’exemple des Druzes dans la guerre du Liban (1975-1990)

Zugueib Jamil

Ce travail se donne pour but d’analyser les impacts qu’une crise sociale extrême peut avoir sur la construction identitaire et les conditions psychiques des citoyens. L’auteur essai voir quels ont été les mécanismes psychiques et sociaux mis en œuvre pour faire face au danger, surmonter la crise et, à la fin des combats,  recomposer sa vie. Le choix s’est orienté vers le Liban, théâtre d’une longue guerre inter-éthnique, où le peuple druze s’est trouvé au centre des conflits. Treize histoires...

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