1.- Qu’entendez-vous par psychologie politique ?
Ayant rédigé une thèse sur la psychologie politique de la Chine, j'avais étudié la théorie principalement en provenance du continent américain, notamment de Laswell dans les années 30, passant par Benedicte, Gorer, Pye, au Janis, Jervis, Hermann, Schafer... de nos jours. C'est là où viennent mes connaissances sur cette discipline peu connue en France.
2.- Quels objectifs considérez-vous comme propres à cette discipline ?
La politique étant un phénomène humain, il faut par défaut comprendre le fonctionnement d'idées d'un individu ainsi qu'un groupe avant de pourvoir comprendre la sphère politique. Ceci est ce que croit la psychologie politique. A la différence de la théorie tout comme le "choix rationnel" ou encore "théorie des jeux" qui a pour but de prédire, par exemple, le comportement des électeurs, la psychologie politique, quant à elle, se focalise sur le processus de tel comportement. Son objectif se penche donc vers l'explication d'un comportement en fonction de la (pré)disposition du sujet concerné.
3.- Quels sont les problèmes les plus importants soulevés par les psychologues politiques ?
La discipline met l'accent sur le fait que nous sommes tous des être-humains qui sont conduits par la conscience, l'inconscience, l'émotion, la croyance etc. Même dans la se-disant 'science dure' tel que l'économie, on remarque sa tendance d'approcher à la psychologie afin de pouvoir expliquer certains motifs 'irrationnels' du marché financier ou des investisseurs.
4.- Quelle méthodologie serait la plus adéquate pour la réalisation de la psychologie politique ?
La psychologie politique est tolérant sur le choix de la méthodologie. En effet, elle encourage l'emploi de multi-méthodologie quelle que soit l'expérience expérimentale, l'analyse du contenu, l'enquête par questionnaire, l'analyse à distance, ou encore l'étude de cas.
5.- Quels auteurs ont d’après vous une meilleure compréhension de cette partie de la connaissance ?
La théorie psychanalyse de Freud était courant entre deux-guerres dans la psychologie politique, certes, néanmoins le manque de la pertinence de ces arguments fait perdre à la grande vitesse son importance dans la discipline d'aujourd'hui. Cependant, les néo-freudiens comme Erikson ou Georges a rédigé des œuvres dignes de notre attention. 'The perception and mispercetion in international relations' de Jervis est devenu le manuel dans les départements de la sciences politiques aux Etats-Unis, tout comme le "groupthink" de Janis dans la psychologie sociale.
6.- Le psychologue doit-il participer à la vie politique pour comprendre l’essentiel de la problématique étudiée par la psychologie politique ?
La réponse sur cette question peut être référée sur la réponse 2 et 3.
7.- Quelle est la présence de la psychologie politique en France ?
La France ne s'intéresse ni cherche à s'intéresser la psychologie politique malgré sa tradition de la recherche dans l'histoire des idée et dans la psychologie. Le phénomène peut être constaté par le manque de l'enseignement ou cursus de la discipline dans les grandes écoles ou universités. Les États-Unis restent toujours la terre où la psychologie politique s'épanouit le plus. Sinon, on ne peut qu'observer une montée sporadique de la discipline ailleurs dans le monde.