Résumé

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Introduction

« Par-delà les vicissitudes politiques, le débat sur la violence est appelé, dans toute société, à durer. On ne peut rêver – sauf à basculer dans le totalitarisme – d’une société d’où serait extirpée toute violence civile : on ne peut songer qu’à réduire cette violence, la canaliser (JC Chesnais : Histoire de la violence). Quelle distinction peut-on faire aujourd’hui entre ce qui se passe au sein des familles (violences conjugales, violences sur enfant) et ce qui se passe dans la société où le sujet est exposé d’une part aux violences dans les milieux de travail, d’autre part aux violences urbaines ou au spectacle médiatique de la violence ?  Réfléchir aux modes contemporains d’expression de la violence et à l’imbrication des violences les unes dans les autres est éclairant pour comprendre le rapport du sujet-citoyen à la violence qui l’entoure et suscite ce « sentiment d’insécurité » : des procès publics portent les violences privés sur le devant de la scène médiatique, et enclenchent des réactions politiques, cependant que la violence de l’appareil d’Etat (interventions policières) crée des réactions inattendues de solidarité, comme si chacun était atteint intimement. 

Comment donc traiter de la violence ?  Comme d’un phénomène fatal, inhérent à la condition humaine ?  Comme d’une souffrance parmi d’autres ?  Sur le mode descriptif, soulignant l’infini production de violences nouvelles ? Sur le mode clinique pour montrer les dégâts causés sur les victimes ? Sur le mode bio-psycho-socio-politique pour signaler l’impact du contexte dans les actes de la violence ?

Tel n’a pas été le parti pris du colloque dont les communications sont publiées dans la présente livraison des c@hiers de psychologie politique. Le propos a été  au contraire de tenter, à travers des approches différentes, de faire lien entre le sujet et les violences auxquelles il est inévitablement confronté. La question n’est pas de décrire les situations et  phénomènes violents  mais de comprendre comment le sujet fait face, intègre ou non sa propre violence, celle de son environnement immédiat (famille, travail, lieux de vie) et celle de la société. Sont présentés des modes d’analyse des situations violentes et les réactions des sujets, pour penser la violence et élaborer des réponses : maîtriser son rapport à la violence pour un sujet ou pour une société est-ce si différent d’un point de vue psychologique ? La distorsion entre la réalité des violences délictueuses commises en France, et leur résonance politique et affective  témoigne d’un besoin d’analyse non des « causes » de la violence mais de son usage et de son impact  – qui n’est pas individuel mais immergé dans un contexte

PR. J.L. Viaux

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Violences et paternité

Jean-Louis Viaux

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N°8 / 2006

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