A partir du début des années 1990, et plus particulièrement après 1995, on a pu assister à l’émergence d’organisations syndicales se revendiquant explicitement du syndicalisme révolutionnaire d’une part par la croissance d’un certain nombre de syndicats de la Confédération nationale du travail (CNT) française1 et d’autre part plus spécifiquement par la création de syndicats SUD2.
Le syndicalisme révolutionnaire pour sa part est une idéologie politique née dans les années 1900 en France et qui a connu deux niveaux d’élaboration. Le premier niveau est militant. L’idéologie syndicaliste révolutionnaire correspond aux prises de positions développées par la CGT entre 1900 et 1910 et plus particulièrement durant des congrès tels que celui de Bourges en 19043 et celui d’Amiens en 19064 et dans des brochures telles que Le syndicalisme révolutionnaire5. Ainsi dans cette brochure, Victor Griffuelhes, l’un des dirigeants de la CGT, rappelle en particulier les moyens que se donne le syndicalisme révolutionnaire pour agir : l’action directe dont les deux principales déclinaisons sont la grève – et en particulier la grève générale – et le sabotage. Il rappelle également la divergence qui oppose le syndicalistes révolutionnaires et les leaders du parti socialiste, en particulier les guesdistes, sur le lien entre syndicat et parti : pour les syndicalistes révolutionnaires, le syndicat se suffit à lui-même, il est autonome, tandis que pour les dirigeants du parti socialiste, le syndicat devrait être sous la tutelle du parti. Le second niveau est philosophique au sein de la revue Le mouvement socialiste avec des auteurs tels que Hubert Lagardelle, Georges Sorel ou Edouard Berth. Ils forment ce que l’on appelle les philosophes de la Nouvelle école. Georges Sorel est considéré comme le chef de file de cette nouveau courant du socialisme. Il entend s’opposer à la lecture scientiste des intellectuels du socialisme de son temps. Son analyse de l’action syndicale accorde une place déterminante aux dimensions psychologiques de l’action : « « Le socialisme actuel est un état mental bien plus qu'une doctrine » (p. 461) ; cela est parfaitement vrai et c'est pour cette raison qu'on n'a jamais pu le réfuter » écrit-il en commentant Psychologie du socialisme de Gustave Le Bon6. Sorel défend la thèse selon laquelle les déterminants de l’action ne peuvent être déduits d’une analyse structurelle de la société. La révolution ne peut être un événement que l’étude des structures sociales permet de prédire. La notion de grève générale, développée par les syndicalistes révolutionnaires, n’est pas un concept scientifique. Elle est un mythe qui agit sur l’imagination des travailleurs en leur représentant de manière nette la lutte des classes et qui les incitent à l’action. Tels sont les thèses que Sorel développe dans une série d’articles qui réunies sont publiées en 1908 sous le titre Réflexions sur la violence7. L’analyse sorelienne est fortement influencée par la psychologie de Bergson. La référence à Bergson, et au mythe, est présente dès 1903 dans Introduction à l’économie politique : d’une part Sorel écrit « ; il [Bergson] se demande si l'heure ne serait pas venue d'abandonner la vieille méthode grecque, construite en vue de la géométrie, pour chercher à atteindre la réalité, le mobile et le continu »8 et d’autre part il se pose la question suivante : « Je me demande s'il est possible de fournir une exposition intelligible du passage des principes à l'action sans employer des mythes »9. Comme, il le précise dans une note dans l’édition de 1919, c’est dans Réflexions sur la violence qu’il est allé plus avant dans ces interrogations. Sorel fait donc partie de ces auteurs qui accordent une place tout à fait centrale à l’imagination collective en politique. Chez Sorel, l’imagination n’est pas cantonnée à un premier genre de connaissance qu’une politique rationnelle pourrait dépasser. Il remet en cause les conceptions matérialistes réductionnistes scientistes. En accordant une place à l’imagination en politique, il donne une place à des phénomènes tels que les mythes ou les normes morales, mais non en prenant une position spiritualiste et idéaliste, mais en considérant que la dimension imaginaire, l’illusion, est une dimension indépassable de l’action humaine.
Nous souhaitons dans cet article nous interroger sur le renouveau de l’idéologie syndicaliste révolutionnaire en France actuellement en nous situant dans la continuité des analyses de psychologie collective sorelienne en nous intéressant à la place de l’imaginaire syndicaliste révolutionnaire dans les pratiques de ces syndicalistes. En quoi cette idéologie syndicaliste révolutionnaire constitue-t-elle un instrument pour l’action ? Pour cela, nous appuierons notre analyse sur deux enquêtes que nous avons menées et que pour l'une d'elles nous menons encore actuellement10. La première concerne le syndicat SUD Culture Solidaires11 et a été menée entre janvier 2006 et juin 2011 en situation d’observation participante, s’appuyant également sur des entretiens. La seconde, effectuée depuis mai 2011, concerne un syndicat du bâtiment de la CNT12. Cette dernière est menée en situation d’observation non-participante et comprend également des entretiens.
Des références explicites à l’idéologie syndicaliste révolutionnaire
Nous allons nous intéresser dans la première partie de cet article à la manière dont l'idéologie syndicaliste révolutionnaire imprègne plus ou moins nettement ces deux organisations syndicales. Afin d'analyser la place de cet imaginaire syndicaliste révolutionnaire, nous allons essayer de le saisir à travers des phénomènes tels que les discours écrits ou oraux des syndicalistes.
A Sud Culture Solidaires : une référence historique
La première référence explicite au syndicalisme révolutionnaire à SUD Culture apparaît dans la Charte identitaire du syndicat. Copiée sur celle de SUD PTT, la charte identitaire de SUD Culture a été adoptée en 2009. Outre l'héritage de la CFDT autogestionnaire des années 1970, SUD Culture « inscrit son action dans une [...] continuité : celle définie en 1906 par la CGT dans la charte d’Amiens, qui assigne au syndicalisme un double objectif et une exigence : défense des revendications immédiates et quotidiennes, et lutte pour une transformation d’ensemble de la société en toute indépendance des partis politiques et de l’État »13. Ce texte fait partie avec la charte de l'adhérent qui est l’un des deux textes qu'il est demandé à chaque nouveau de lire avant de décider de verser une cotisation au syndicat. On peut également noter que pour les adhérents ou les militants qui deviennent siégeant dans une instance paritaire des formations sont organisées dont une sur l'histoire du mouvement ouvrier. Celle-ci est assurée par un membre du Secrétariat national de SUD Culture, docteur en sociologie et qui fut durant les années 1970 un militant très actif dans des organisations politiques telles que Révolution !. La lecture du document, rédigé par le formateur et qui sert de support, montre là également le désir d'inscrire la pratique syndicale dans la filiation du mouvement ouvrier, et entre autres du syndicalisme révolutionnaire de la Belle époque. Néanmoins, ce document rédigé par un militant dont la formation fut plutôt celle du trotskisme et du maoïsme, ne comportait pas dans sa première version de références à l'histoire du syndicalisme révolutionnaire après la Première Guerre mondiale.
Néanmoins mis à part ces références historiques au syndicalisme révolutionnaire, il ne s'agit pas d'un héritage qui semble particulièrement mobilisé que ce soit dans les discours des militants ou dans l'iconographie militante à SUD Culture.
Il existe néanmoins une exception à ce constat. Il s'agit d'un militant qui à adhéré à SUD Culture Solidaires en 2009 après la fusion entre la section CNT Culture et communication qu'il animait et une section SUD Culture Solidaires au sein d'un grand établissement culturel parisien. A la différence des autres militants de SUD Culture Solidaires que nous avons côtoyés, la référence au syndicalisme révolutionnaire est constante chez ce militant. Notre enquête au sein du syndicat CNT du bâtiment, nous a conduit à constater que son profil militant était loin d’être une exception en revanche au sein de cette seconde organisation.
Des références particulièrement mobilisées au syndicat CNT du bâtiment de la Région parisienne
Cet attachement très fort aux références au syndicalisme révolutionnaire chez les militants de la CNT s'est en effet confirmé lors de notre enquête au syndicat du bâtiment CNT de la Région parisienne. Ces références sont en particulier mobilisées explicitement et à diverses reprises par les militants les plus investis et les plus dotés en capital culturel et en particulier par l'un d'eux qui apparaît comme étant en position d'animation du syndicat. Erwan est issu d'une famille dont le père a fini secrétaire général d'une mairie communiste. A la différence de son père communiste, Erwan s'engage à la Fédération anarchiste dans les années 1970. Après avoir quitté cette dernière en 1981, il commence à s'intéresser à la CNT en 1996. Il est l'un des trois fondateurs du syndicat du bâtiment en Région parisienne en 1997. Plus qu’aux références anarcho-syndicalistes de la CNT espagnole, c’est à l’histoire de la CGT française qu’il se réfère bien souvent : une réflexion sur l’usage par les syndicalistes du droit ou sur la place des immigrés dans le syndicat fournissent l’occasion à Erwan d’envoyer des courriels aux autres militants du syndicat contenant des citations très précises de textes de la CGT, en particulier syndicaliste révolutionnaire. Ces mails sont lus attentivement et font l’objet de retours par les militants les plus investis.
Au mois de Mai 2011, une brochure sur le Premier mai réalisée par le syndicat est diffusée massivement, rappelant ainsi l’ancrage historique que les militants entendent se donner au sein du mouvement ouvrier et du syndicalisme révolutionnaire. Par référence également à cette histoire syndicale, cette organisation tente de se développer en organisant des « chambres syndicales » regroupant par exemple les travailleurs de la pierre ou du bois ou encore de l’architecture et de l’urbanisme.
Ce premier moment nous amène à conclure de cette comparaison que les références explicites au syndicalisme révolutionnaires sont bien plus présentes chez les militants de la CNT que nous avons pu côtoyer que chez les militants de SUD Culture où elles restent pour l’essentiel des allusions à une figure historique tutélaire évoquée uniquement dans des formations. Or si nous nous intéressons comme Sorel à la manière dont un imaginaire peut-être utilisé comme instrument d’action, nous allons nous pencher dans la deuxième partie de cet article sur la place des pratiques syndicalistes révolutionnaires au sein de ces deux syndicats.
Des pratiques orientées par l’imaginaire syndicaliste révolutionnaire
Nous allons constater dans cette seconde partie que la manière dont l’imaginaire syndicaliste révolutionnaire est utilisé comme instrument d’action revêt des formes assez différentes dans les deux organisations.
A Sud Culture Solidaires, des pratiques marquées par l’action directe
A SUD Culture, si la référence comme nous l’avons vu n’est pas mobilisée de manière aussi vivace qu’au syndicat du bâtiment, en revanche les pratiques d’action directes – notion de base du syndicalisme révolutionnaire – sont fortement valorisées : organiser des actions, obtenir des améliorations au moyen de la grève, appuyer l’appel à la grève générale…sont des pratiques qui sont centrales dans le type de syndicalisme que mènent les militants les plus investis au sein de ce syndicat.
Ainsi durant les observations que nous avons pu mener pendant notre enquête, nous avons constaté l’activisme dont faisait preuve ses militants sur ce plan : distribution de tracts avec déploiement de banderoles au sein d’établissements culturels, organisation de blocage de caisse dans des musées, occupations de locaux…. Les entretiens ont mis également à jour l’attachement qu’affirment les militants à l’usage de la grève comme moyen d’obtenir des avancées. Enfin, par exemple, les membres du secrétariat national du syndicat s’investissent fortement dans le soutien aux deux appels syndicalistes à la construction de la grève générale durant le mouvement des retraites de 2010.
A la CNT du bâtiment Région parisienne, des pratiques renvoyant aux bourses du travail
Au sein du syndicat de la CNT que nous étudions, nous avons constaté un recours plus prudent à la grève. Lors des grèves de sans-papiers de 2008, ce syndicat prend la décision de ne soutenir une grève, contrairement à la stratégie de la CGT, que si auparavant une caisse de grève permettant de dédommager les grévistes a été réunie. Les conditions ainsi décidées rendent difficiles l’organisation effectives de grève. Ce recours plus prudent à la grève par rapport à SUD Culture, nous semble s’expliquer, non par un moindre attachement idéologique à ce mode d’action, que par en grande partie un contexte de travail différent. Alors que dans le cas des militants de SUD Culture, il s’agit principalement de grèves dans la fonction publique, dans le cas du syndicat du bâtiment CNT, il s’agit de grèves de sans-papiers dans des entreprises privées. Un autre point de différence semble tenir également à la difficulté, dans ce contexte professionnel et du fait du refus de la CNT de se présenter aux élections professionnelles, de développer des sections syndicales d’entreprises.
L’action de ce syndicat est donc moins tourné vers une action directe mouvementiste que vers l’organisation d’activités syndicales dont la référence semble en partie se trouver dans les Bourses du travail de Fernand Pelloutier. Ainsi le syndicat du bâtiment organise un ciné-club régulièrement et essaie de faire vivre une mutuelle et une équipe de football. Par ailleurs, les militants de ce syndicat dans une proximité qui existait également entre le mouvement syndicaliste révolutionnaire et le mouvement coopératif ouvrier14 ont crée une SCOP qui emploie deux militants.
Il est ainsi possible de constater que si l’imaginaire syndicaliste révolutionnaire se trouve moins mobilisé dans les discours des militants de SUD Culture Solidaires, il n’en oriente pas moins fortement les pratiques. Néanmoins, nous avons pu constater que ces pratiques sont différentes selon les deux organisations : elles sont davantage orientées vers une pratiques mouvementiste d’action directe au sein du syndicat SUD Culture tandis qu’au syndicat CNT du Bâtiment, cela se traduit davantage vers un développement d’une activité proche des Bourses du travail. Ces différences dans les pratiques, nous semble tenir en grande partie à des contextes professionnels très différents qui n’offrent pas les mêmes opportunités de développement de pratiques d’action directes.
1 La CNT dans sa version française s’est constituée en France en 1946 sous l’impulsion de Pierre Besnard. Il y a eu rapidement des scissions. L’une d’elle qui a amenée à la séparation entre la CNT-AIT et la CNT-F a porté entre autres sur la question de la présentation à certaines élections professionnelles. C’est la CNT-F, en particulier par un développement de sections syndicales au sein des universités, qui a connu une croissance durant la seconde moitié des années 1990. La visite du site de cette confédération ne laisse aucun doute sur sa revendication de l’héritage à la fois syndicaliste révolutionnaire et anarcho-syndicaliste : http://www.cnt-f.org/
2 Le premier syndicat SUD s’est crée en 1989 à la poste. C’est après la grève de 1995 que des équipes syndicales quittent dans divers secteurs la CFDT et créent des syndicats SUD : SUD Rail, SUD Education, SUD Culture… Le sigle SUD est subordonné au contrôle que le nouveau syndicat s’inscrive bien dans les mêmes valeurs. Parmi ces références communes reprises par d’autres syndicats SUD se trouvent mentionné dans la Charte identitaire du syndicat la référence au syndicalisme de la CGT des années 1900-1910 : « C’est pourquoi SUD-PTT inscrit son action dans une double continuité : Celle définie en 1906 par la CGT dans la charte d’Amiens, qui assigne au syndicalisme un double objectif et une exigence : défense des revendications immédiates et quotidiennes, et lutte pour une transformation d’ensemble de la société en toute indépendance des partis politiques et de l’état » (Charte identitaire de SUD PTT : http://www.sudptt.org/article.php3 ?id_article =24 )
3 Gervasoni Marco, « L’invention du syndicalisme révolutionnaire en France (1903-1907) », Revue Mil Neuf Cent, n° 24, 2006.
4 Chueca Miguel, « Préface », in Emile Pouget, Le Congrès syndicaliste d’Amiens, éditions CNT-RP, 2006.
5 Griffuelhes Victor, Le syndicalisme révolutionnaire (1909). Disponible sur : http://www.pelloutier.net/dossiers/dossiers.php ?id_dossier =125
6 Gianinazzi Willy, « Sorel, lecture de Le bon – huit comptes rendus (1895-1911) » (Documents), Revue Mil neuf cent, n° 28, 2010, p. 131.
7 Sorel Georges, Réflexions sur la violence, Paris, Marcel Rivière, 1908.
8 Sorel Georges, Introduction à l’économie politique [1903]. Disponible sur :
9 Ibidem
10 La querelle pour savoir si le syndicalisme révolutionnaire constitue un courant issu de l’anarchisme ou du marxisme se pose dès les débuts du syndicalisme révolutionnaire. C’est une question récurrente chez les philosophes de la Nouvelle école. Georges Sorel se montre relativement nuancé sur la question et admet l’influence de Fernand Pelloutier, mais également de Paul Delesalle. En revanche, Edouard Berth ou Hubert Lagardelle distinguent fortement anarchisme et syndicalisme révolutionnaire. Côté militant, le syndicalisme révolutionnaire de la Belle Epoque a été une conception syndicaliste qui a pu être soutenue à la fois par des anarchistes comme Emile Pouget, des blanquistes comme Victor Griffulhes, mais également les allémanistes contre le courant marxiste de Jules Guesdes. Au sein des syndicats SUD actuellement, on peut noter la présence de militants issus entre autres du trotskisme, membres de l’ex-LCR, et de militants communistes libertaires issus d’Alternative libertaire, ouverts à la tradition marxiste. L’alliance et les divergences entre ces deux courants militants concernant les rapports entre syndicat et parti aurait pu constituer un angle d’analyse, mais dans le cadre de notre terrain cette problématique n’est apparue que très à la marge.
11 Syndicat national du secteur de la Culture fondé en 1996 et comptant actuellement plus de mille adhérents.
12 Le syndicat CNT de la Région parisienne, fondé en 1997, compte actuellement une soixantaine d’adhérents.
13 Charte identitaire de SUD Culture : « http://www.sud-culture.org/expressions/spip.php ?article809 »
14 Comme le montre par exemple le travail de l’historien David Rappe : La Bourse du travail de Lyon, Lyon, Atelier de création libertaire, 2004.
Chueca Miguel, « Préface », in Emile Pouget, Le Congrès syndicaliste d’Amiens, éditions CNT-RP, 2006.
Gervasoni Marco, « L’invention du syndicalisme révolutionnaire en France (1903-1907) », Revue Mil Neuf Cent, n° 24, 2006.
Gianinazzi Willy, « Sorel, lecture de Le bon – huit comptes rendus (1895-1911) » (Documents), Revue Mil neuf cent, n° 28, 2010,
Griffuelhes Victor, Le syndicalisme révolutionnaire (1909). Disponible sur : http://www.pelloutier.net/dossiers/dossiers.php ?id_dossier =125
Pereira Irène, Peut-on être radical et pragmatique ?, Paris, Textuel, 2010.
Rappe David, La Bourse du travail de Lyon, Lyon, Atelier de création libertaire, 2004.
Sorel Georges, Réflexions sur la violence, Paris, Marcel Rivière, 1908.
Sorel Georges, Introduction à l’économie politique [1903]. Disponible sur : http://classiques.uqac.ca/classiques/sorel_georges/intro_eco_moderne/intro_eco_moderne.html