N°26 / numéro 26 - Janvier 2015

Note nécrologique de Benjamin Matalon

Alexandre Dorna

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Benjamin Matalon : un ami discret et d’une grande gentillesse

Rendre un dernier hommage à l’ami, au collègue Benjamin Matalon est un acte d’amitié et de fraternité lorsque nous le connaissions presque 40 ans. Certes, nous avons une vision partielle des hommes et nous ne connaissons que des tranches de vie, ce que ne permet pas d'appréhender un homme : pourtant je peux affirmer que c’est une des rares personnes que j'ai connues qui n’avait pas d’ennemis. Sa naturelle gentillesse l’a immunisé contre les pensées et les réactions déplaisantes.

Voilà en quelques mots la vision affectueuse que je garde de Benjamin.

Né à Lausanne (Suisse) en l930, il était connu comme un spécialiste de psychologie sociale d’une grande culture en sciences humaines, un penseur de la méthodologie vue comme une nécessité indispensable a la recherche. Je retiens de lui le scientifique au sens véritable du terme. Un sage au regard presque naïf et d’une curiosité sans bornes sur le monde : un intellectuel de son temps. Sa trajectoire ne serait pas celle qu’elle fut sans sa forte conviction que la science était la meilleure méthode pour résoudre les problèmes.

Ayant une formation d’ingénieur chimiste, il s’oriente en psychologie sociale en autodidacte sous l’influence de Jean Piaget, dont il fut l'assistant à l’Université de Genève. La méthodologie et l’épistémologie sont alors au cœur de sa réflexion sur les sciences humaines et la psychologie.

Profeseur de psychologie sociale à l’Universite de Vincennes nous avons connu en 1974 intéressé profondément par les questions d’épistémologie et changement social et de l’influence de la société et ses applications pratiques, il se consacre ses enseignements à la méthodologie de la psychologie sociale. Il participe à divers organismes universitaires et sociaux : Le groupe de recherche sur la parole, Le laboratoire de psychologie sociale de l’universite de Paris 5. Amnesty International. Et participe aussi à la fondation en l992 de l'Association de psychologie politique et de la revue Les Cahiers de psychologie politique. Par ailleurs, il s’intéresse a la politique au point de devenir élu municipal dans la ville d’Évry.

D’un point de vue scientifique, il s’intéressait à des questions parfois insolites : je pense à son intérêt pour la raison pour laquelle, en sciences, certains résultats sont impubliables. La raison évoquée est que souvent on ne publie pas les recherches qui ne confirment pas les hypothèses. Or, disait il, il est aussi intéressant de savoir quand l’hypothèse attendue n'est pas confirmée, parce que cela peut permettre de mieux cerner les conditions dans lesquelles l’hypothèse se vérifie ou ne se vérifie pas.Par ailleurs, dans les innombrables conversations que nous avons eues sur des questions épistémologiques, Il y a quelques problèmes de psychologie sociale qu’ils me semblaient l’intéresser davantage sans pour autant le dévorer. Par exemple, un problème qu’étudient les sociologues ou les économistes, mais qui est délaissé par la psychologie sociale : celui de la confiance chez l’homme. C’est sur cette idée que reposent plusieurs de nos valeurs actuelles. Il y a sur ce terrain des choses à faire, disait-il. Un autre exemple : la démocratie, pourquoi ne marche-t-elle pas dans certaines conditions ? Certes, son souci était toujours de pouvoir donner à ces questions une explication expérimentale, car il refusait la spéculation stérile et il ne se sentait pas à l’aise d'assumer le bavardage.

Sa réflexion portait aussi sur les problèmes d’influence à propos d’objets plus complexes que ceux qui ont été étudiés expérimentalement jusqu’à maintenant. La question de la relation entre la pensée et la matière, voire la spiritualité, suscitait son intérêt au point de s’incorporer presque à la fin de sa vie à une de branches de FM : le GODF.

Toute sa trajectoire fut celle d’un intellectuel de son temps Ce qu’on peut retiens davantage de lui c’est sans doute son intelligence et sa manière de réfléchir sur les divers problèmes que l’intéressaient, une remarquable et subtile manière de poser des interrogations afin de analyser les faits sans les altérer ni les rendre purement abstraits, mais plus concepts et proches. Et surtout observer les problèmes a travers divers points de vue. Au point que si on lui présentait une problématique complexe, il arrivait par un jeu de questions et de nuances presque socratiques a le rendre plus simple et ainsi abordable méthodologiquement.

La trajectoire de Benjamin ne serait pas celle qu’elle fut si nous faisions abstraction de sa forte conviction que la science était la meilleure méthode pour connaitre la réalité et résoudre les problèmes en sciences humaines. Cela est devenu un thème inépuisable de nos conversations, et sa modestie et gentillesse naturelle que me permettait de croire que mes idées étaient intéressantes

Il s’intéresse aussi a la politique au point de devenir élus municipal dans la vielle d’Évry ; et nous accompagner dans la fondation de la Association de psychologie politique en 1992 et de la revue de psychologie politique dont il faisait partie du comite de rédaction

Sa sensibilité sociale l’amène à être, membre d’Amnesty Internationale, et d’une association d’aide aux immigrés asiatiques ;

Je retreindrais un trait marquant de son caractère. C’était une personne habité par la gentillesse. La sienne était sincère et naturelle : Je ne lui ai pas connu un seul ennemi. il n’en avait pas que je sache.

Il s’intéressait parfois à des questions insolites : je pense a son intérêt au pourquoi il y a en sciences des résultats impubliables. Car souvent on ne publie pas les recherches parce que ça ne confirme pas l’hypothèse. Or disait il c’est aussi intéressant quand ça ne confirme pas l’hypothèse et l’attendu théorie, parce que éventuellement ça peut permettre de mieux cerner les conditions où l’hypothèse se vérifie ou ne se vérifie pas. Par ailleurs dans les innombrables conversationnes que nous avons eu sur de questions épistémologiques, Il y a quelques problèmes de psychologie sociale qu’il me semblerait l’intéressaient davantage sans pour autant le dévorer. Par exemple, un problème qu’étudient les sociologues ou les économistes mais qui est délaissé par la psychologie sociale : celui de la confiance. C’est sur cette idée que reposent plusieurs de nos valeurs actuelles. Il y a des choses à faire disait t-il. Un autre exemple : la démocratie ; Certes son souci était toujours de pouvoir donner a ces question une explication expérimentale et refusait la spéculation stérile dont il ne se croyait pas capable d’assumer le bavardage.

Il s’intéressait aux travaux sur l’influence et à propos d’objets plus complexes que ceux qui n’ont été étudiés expérimentalement jusqu’à maintenant. La plupart des changements dans le monde réel supposent aussi des invariants et quand on fait des recherches d’influence sur le bleu-vert en matière de psychologie des minorités il n’y a pas d’invariant possible : on change d’avis ou on ne change pas d’avis.

Disons le avec force. C’est un référence humaniste qui part à l’Orient eternel.

Nous nous associons à la peine de la famille et des amis.

Requiescat in pace.

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