L’ambiguïté de la politique se traduit aujourd’hui par un trouble social et un mélange de peurs et d’attentes psychologiques. Tant de confusion et d’incertitude idéologique provoque et développe un climat de désespoir qui cristallise l’état de stupeur politique actuel.
La psychologie politique est à l’écoute des bruits de fond de la société. Rien de plus psychologique que la prochaine élection présidentielle en France.
Par ailleurs, la vague qui déferle sur l’Europe n’a pas de grands projets collectifs, mais un seul. Ainsi l’individualisme extrême rend l’individu superflu et les masses de spectateurs désorientées. C’est un climat où la tentation de se réfugier dans un « soi » frileux est immense .Le repli en soi est le signe d’une logique de mal-être. La plupart des électeurs ne savent pas pour qui voter. C’est l’éclatement de la raison. Pour certains, la parenthèse est impossible. Que faire ? Aucun candidat n’est à la hauteur de la tâche par manque de courage et de talent. Jamais n’a été plus applicable le jugement politique de la classe ouvrière argentine, répété par Jean-Luc Mélanchon : « Qu’ils s’en aillent tous ! »
Car la politique, sans vecteur de vertu ni élan collectif, est une force centrifuge qui tourne en rond. La condition de l’homme moderne n’est plus sociale, mais est devenue une combinaison d’ennuis et d’inquiétudes égoïstes. Impossible donc de rendre la République républicaine.
Notre revue montre ce climat délétère.
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C’est sous ces signes que nous livrons ce dernier numéro.