La propagande de guerre
Entretien avec Anne Morelli, professeur à l’Université Libre de Bruxelles
Anne Morelli est professeure émérite de l’ULB (Université Libre de Bruxelles). Elle y a enseigné l’histoire contemporaine, et la critique historique. Elle a autrefois dirigé un ouvrage collectif sur l’influence des mythes nationaux et régionaux dans la construction des identités locales et nationales : Les grands mythes de l'histoire de Belgique, de Flandre et de Wallonie (Éditions Vie ouvrière, Bruxelles, 1995). Elle y dénonçait les mythes identitaires qui cachent les luttes sociales pour faire croire à une unité factice.
Elle a consacré un ouvrage aux soi-disant « sectes », qui, pour elle, se différencient peu (ou pas) des grandes religions (Lettre ouverte à la secte des adversaires des sectes).
Elle est aussi l’auteur d’un ouvrage de référence sur la manipulation en période de guerre : Principes élémentaires de propagande de guerre : Utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède, dont la dernière édition, qui retient notre attention pour cet entretien, est toute récente (éditions Aden 2022). Depuis sa première parution, il a fait l’objet de quatre éditions en français et a été traduit en huit langues, dont le japonais.
Dans cet ouvrage, elle définit dix principes de la propagande de guerre, dont elle suit l’application depuis la Première guerre mondiale, mais qui ont une réelle actualité dans le monde contemporain.
Pouvons-nous reprendre ces dix principes pour y repérer les ressorts humains qui s’y jouent ?
1. Nous ne voulons pas la guerre.
A.M. Selon ce principe, chacun se définit comme pacifiste et vertueux. C’est toujours l’« Autre » qui commence. Il est important de ne pas porter la responsabilité du déclenchement des hostilités. Je veux être du côté vertueux. Je veux être du côté du bien. Il s’agit alors de montrer que nous « réagissons » à une agression. Nous le voyons bien dans les guerres récentes. Chaque belligérant cherche à montrer qu’il est dans son bon droit. Il construit un discours qui donne bonne conscience à sa population. « Nous ne voulions pas la guerre » est bien la position initiale qui se transforme en « Nous agissons en état de légitime défense ».
2. Le camp adverse est le seul responsable de la guerre.
A.M. Tout est alors la faute de l’« Autre ». Nous sommes les victimes de cette agression.
Il y a ici un enjeu important pour les belligérants. Il faut faire la preuve que c’est l’adversaire qui est le responsable. C’est lui qui a commencé. Les conflits récents, dont la guerre en Ukraine, témoignent de cette technique de propagande des deux côtés. Les Russes disent que les agressions contre les populations russophones de l’Est de l’Ukraine commencent en 2014 et qu’il est légitime qu’ils défendent les victimes de ces agressions. Les Ukrainiens disent que la guerre commence en février 2022 quand Poutine décide de l’« opération spéciale » qui envahit leur pays. Chaque camp construit sa bonne conscience en montrant qu’il est initialement pacifiste et bien intentionné, puis victime et donc légitimé à se défendre.
3. L'ennemi a le visage du diable.
A.M. Il faut en outre opérer une diabolisation de l’« Autre ». Il faut personnifier la guerre à travers un dirigeant ou un groupe, haïssable, provenant de l’autre camp. On ne déclare dans ce cas. pas la guerre à un autre peuple avec des personnes qui sont nos semblables. On crée un personnage diabolique autour d’un dirigeant ou d’un groupe, qui cristallise la haine. La guerre se fait alors soi-disant contre eux, mais elle engage en réalité les peuples les uns contre les autres. Lors de la première guerre mondiale, c’est la personnalité du « Kaiser » (l’empereur d’Allemagne Guillaume II), qui est mise en exergue. Lors de la guerre en Ukraine, Poutine est diabolisé. Les médias occidentaux parlent bien plus de lui que de la Russie ou des Russes. Cette personnification facilite une propagande par la caricature, les jeux de mots, la simplification. Il est alors acceptable de faire la guerre à cette personne affreuse, méchante, diabolique. L’ennemi a ce visage, et dans ce cas on ne s’oppose pas à une autre population avec laquelle on peut par ailleurs avoir des liens d’amitiés possibles, des relations familiales mêmes. Au Proche-Orient, il y a diabolisation du Hamas, censé représenter l’ensemble des Palestiniens, comme il y a eu celle des Talibans en Afghanistan, censés représenter l’ensemble de leur peuple. Cela entretient une bonne conscience morale et justifie la guerre contre un ennemi qui a le visage du diable.
4. C'est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers.
A.M. Les vraies raisons des guerres sont d’ordre soit économique soit géopolitique. Il y a tout intérêt à détruire ou affaiblir un empire ennemi. Il y a un enjeu évident à accaparer des territoires ennemis et leurs ressources. La Première guerre mondiale le montre très bien. Il suffit de regarder une carte. A la fin du conflit, les trois grands empires qui entravaient le rayonnement des puissances occidentales de l’Europe sont détruits ou affaiblis : l’empire russe, l’empire ottoman et, au cœur de l’Europe, l’empire austro-hongrois. On a « cassé » ces empires, en accordant l’indépendance à des régions qui en dépendaient et les vainqueurs se sont emparés de leurs colonies. L’enjeu de cette guerre était bien géopolitique avec des ambitions d’extension des influences et des territoires. En revanche, les discours de guerre de la période n’exposent jamais ces intentions économiques et géopolitiques.
Notre camp est censé défendre des causes nobles : la démocratie, la liberté, le droit, la civilisation. A l’opposé, l’impérialisme et le militarisme ne seraient que le fait, uniquement, de l’ennemi, parce que ce sont des mauvaises intentions qui en révèlent le visage odieux. On nie ses propres motivations, on maquille les enjeux et les véritables buts de la guerre.
C’est le cas de l’OTAN aujourd’hui dont l’expansionnisme est évident lorsqu’on compare une carte des zones d’influence en Europe en 1990 et 2020 mais cet expansionnisme est impossible à dénoncer, parce que la propagande de guerre élimine cette réalité qui rendrait la cause moins noble. Il faut masquer nos intentions impérialistes les moins reluisantes et ne parler que de celles de l’Autre.
On use des mêmes pseudo causes nobles de part et d’autre pour encourager à la guerre et propager un sentiment moral de devoir participer à la guerre.
Le monument aux morts de la Grande guerre, à Knokke en Belgique, fait référence à ses morts « Pour le droit et la liberté ». Mais des gravures allemandes de la même époque incitent aussi à mourir « Pour le droit et la liberté. Les Belges et les Allemands invoquent donc ces mêmes nobles valeurs dans la guerre qui les oppose. Cela interroge. C’est une sanctification sans aucune base objective, c’est l’appel à des valeurs sacralisées en dehors de toute réalité. Si notre cause est juste, celle de l’ennemi ne l’est pas mais ici les motifs invoqués sont étrangement les mêmes.
Une cause noble, souvent invoquée, serait aussi que nous allons au secours des faibles. Ce thème, inspiré de la lutte entre David et Goliath, est omniprésent dans la propagande. Les Américains et les Britanniques disent venir au secours de la petite Belgique martyre lors de la Première guerre mondiale. Lors de la guerre contre la Yougoslavie en 1999, il s’agit officiellement pour l’OTAN d’aller au secours des faibles, les Kosovars victimes des bourreaux serbes qui les persécutent. La cause serait donc juste, voire héroïque. Mais n’oublions pas que même Hitler avait annoncé, pour justifier son annexion de la Tchécoslovaquie, qu’il allait au secours des minorités germaniques maltraitées dans la région des Sudètes. La motivation à entrer en guerre doit toujours être belle et morale.
5. L'ennemi provoque sciemment des atrocités
A.M. L’ennemi affublé du visage du diable et largement personnifié en quelques figures caricaturées, commet des atrocités. Malheureusement, l’histoire des guerres montre que les massacres de civils existent depuis la nuit des temps. L’historien constate que ces massacres de civils ont toujours lieu et qu’ils existent très généralement des deux côtés. Pourtant, la propagande ne relève que les massacres dont l’Autre est l’auteur. Cela entretient sa diabolisation, puisqu’il s’agit de déshumaniser l’ennemi qui se comporte en animal, en sauvage, en barbare. La guerre est de nouveau légitimée, car l’ennemi est un animal nuisible à abattre et exterminer. Ces dénominations renforcent l’autorisation morale à éradiquer l’ennemi. Nos ennemis sont des rats, des bêtes sanguinaires.
On sait aujourd’hui avec certitude que des agences de communication « fabriquent » pour les belligérants des images et témoignages de faux charniers ou de massacres d’un sadisme inouï pour que la guerre contre de tels monstres inhumains soit juste. La mise en scène des morts de Timisoara[1], ce charnier « témoignant » des crimes de Ceausescu, légitimera l’exécution sommaire du chef de l’Etat roumain. Le témoignage d’une soi-disant infirmière du Koweït à propos de nouveau-nés arrachés de leur couveuse par des soldats irakiens, justifie l’intervention américaine contre l’Irak mais s’avère ensuite une construction imaginée par l’agence de communication Hill and Knowlton[2].
Lutter contre des créatures déshumanisées permet de masquer ses propres exactions. Elles ne sont que des bavures, des « dégâts collatéraux », des actes involontaires et inévitables, sans rapport avec les atrocités volontaires de nos ennemis.
6. L'ennemi utilise des armes non autorisées.
A.M. Ce principe vient ajouter aux principes précédents et témoigne de la déloyauté des criminels ennemis. Nous utilisons des armes conventionnelles alors que les autres utilisent des armes prohibées. Alors que la définition de ces termes est très flottante, il s’agit d’ajouter l’idée que l’ennemi triche. En réalité, les belligérants usent toujours de toutes les armes disponibles et les armes les plus létales sont les plus appréciées. On en vient à justifier l’usage de la bombe atomique avec l’argument fallacieux qu’elle aurait permis d’éviter des morts inutiles, en abrégeant la guerre contre le Japon, mais au prix de combien de civils innocents ? On légitime les armes chimiques au Vietnam, le napalm, alors qu’on dénonce les potentielles armes chimiques irakiennes justifiant une guerre contre l’Irak. Et très récemment, on légitime la fourniture d’armes à fragmentation en Ukraine, alors qu’elles sont interdites dans la plupart des pays démocratiques. En réalité, la propagande classe les armes en légitimes ou illégitimes, selon ceux qui les utilisent et les circonstances.
7. Nous subissons très peu de pertes ; les pertes de l'ennemi sont énormes.
A.M. Il faut maintenir le moral des troupes et des populations civiles qui soutiennent la guerre. Il faut pour cela les persuader que tout est perdu d’avance pour l’ennemi mais que tout va bien pour notre camp. C’est pourquoi nous ne signalerons pas nos pertes. En revanche, il faut montrer que chez l’ennemi il y a des pertes importantes et de nombreux déserteurs. Il faut parler des faiblesses du camp adverse. Cela donne lieu à des rites présents dans toutes les guerres. On montre les prisonniers ennemis, comme à Reims, déjà pendant la Première guerre mondiale, ou avec les défilés de prisonniers allemands à Moscou pour la Seconde guerre mondiale[3]. Si on fait des prisonniers, on les exhibe. A l’inverse, quand il devient évident que la guerre est meurtrière pour notre camp, toute la propagande de guerre menace de s’effondrer. Ce fut le cas pour les Etats-Uniens lors de la guerre du Vietnam : quand les cercueils sont revenus trop nombreux aux Etats-Unis ils ont amorcé un questionnement inévitable sur le prix humain de la guerre et déclenché le début des protestations.
8. Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause.
A.M. On demande très généralement aux artistes et intellectuels d’appuyer la guerre par des articles, des concerts, des créations littéraires. Il est difficile, lorsque notre pays est en guerre, d’être un intellectuel doutant de la justesse de la cause en exerçant son esprit critique. Ce fut le cas d’intellectuels américains hostiles à la guerre en Irak qui achetèrent une page du New York Times pour y donner leur avis[4]. Britney Spears, en revanche, montre son appui à la guerre en allant danser sur les tanks en Irak. On organise des concerts et des spectacles pour soutenir l’armée.
Lors de la Première guerre mondiale, la propagande utilisait des artistes de manière artisanale avec leurs dessins, leurs poèmes qui véhiculaient souvent autant de bobards de guerre. Cette propagande artisanale n’est plus de mise. Aujourd’hui on utilise des moyens plus sophistiqués pour influencer l’opinion publique avec des officines, des agences de relations publiques, de communication qui influencent les médias, produisent des reportages, construisent des récits, les fameux « story telling », insidieux et manipulateurs.
9. Notre cause a un caractère sacré.
A.M. Au premier degré, les belligérants assurent que Dieu est à leur côté dans le conflit et leur assurera la victoire. Et au second degré, la démocratie et ses valeurs sont érigées en valeurs absolues sacralisées également pour assurer notre victoire.
L’invocation de Dieu pour gagner la guerre est une pratique ancienne. Le cri Allah akbar accompagne les combattants musulmans. Mais en Angleterre, God saves the Queen et en Allemagne Gott mit Uns, montrent que toutes les armées font la même chose. Elles rangent leur Dieu de leur côté pour donner un caractère sacré à leur cause et donner aux combattants la certitude d’être vainqueurs. D’une certaine manière, c’est une pensée archaïque : mon Dieu est plus fort que le tien et assurera ma victoire. Durant la Première guerre mondiale, des églises itinérantes assuraient les services religieux sur le front pour raffermir la confiance des combattants en leur victoire. En 1999, à Belgrade, des panneaux publicitaires assuraient que les Occidentaux (qui les bombardaient et que les Yougoslaves considéraient comme impies), ne croyaient qu’en leurs bombes, tandis qu’eux, les Serbes, croyaient en Dieu, ce qui aurait dû leur assurer la victoire.
10. Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traîtres.
A.M. Le dernier principe est très présent dans les médias actuels. Celui qui pose des questions est mis au ban de la société car il n’adhère pas pleinement au récit médiatique dominant. Il s’agit d’assurer la cohésion et l’unité de la population dans le conflit. L’unanimité est essentielle. Les élites et les intellectuels sont là pour l’entretenir. Le doute est immédiatement assimilé à de la trahison, voire de l’intelligence avec l’ennemi.
Pendant la Première guerre mondiale, un instituteur français, du nom de Mayoux, explique dans sa classe que les responsabilités du conflit sont partagées entre les deux camps. Dénoncé, il est révoqué de l’enseignement et condamné à deux ans de prison.
Nous vivons des phénomènes semblables en ce moment même. Des parlementaires belges qui posent des questions sur les causes du conflit en Ukraine sont traités d’agents de l’ennemi. Pour maintenir la cohésion de l’opinion publique, il faut les disqualifier. Concernant le conflit entre l’OTAN et la Russie en Ukraine, vous êtes immédiatement traité de « poutiniste » si vous émettez le moindre doute à propos de l’un ou l’autre point de la doctrine officielle. Il faut entretenir l’émotion et l’unanimité, par une inimitié radicale contre l’ennemi désigné. Il faut créer et nourrir ce dualisme.
J’ai moi-même vécu récemment cette difficulté avec les grands quotidiens en Belgique : le « Soir » et « La Libre Belgique », où je publie de temps à autre. Dès que cela concerne le conflit avec la Russie, un article nuancé est impossible. On me répond qu’il « ne correspond pas à la ligne éditoriale du journal ». Ceux qui sont opposés à la guerre dans un pays belligérant n’ont simplement pas accès aux médias mainstream. Ils rompraient l’unanimisme, introduiraient le doute et insinueraient la critique. N’oublions pas les ennuis de Cassius Clay – Mohammed Ali ne soutenant pas la guerre du Vietnam[5].
Pour conclure, je pense à Machiavel, étudiant les ressorts des conflits.
La propagande fixe souvent une date de début précise au conflit, une date qui n’est pas innocente. Elle permet généralement de ranger l’ennemi dans le camp des envahisseurs et notre camp dans celui des victimes innocentes. Machiavel dit que ce n’est pas celui qui sort le premier l’épée du fourreau qui est nécessairement le responsable du conflit. Il n’est pas forcément l’agresseur, il peut être en état de légitime défense. Il faut retourner en arrière pour voir ce qui le contraint à la violence et à sortir l’épée du fourreau.[6] Une démarche de mise en perspective, toujours nécessaire, pour comprendre les ressorts des guerres.
Entretien d’Anne Morelli réalisé par Pierre-Antoine Pontoizeau le 21 octobre 2023
[1] Timisoara est une ville de Roumanie où en 1989, une mise en scène macabre a fait croire à des milliers de victimes du régime, exhumées de fosses communes. Les plus touchantes étaient une mère et son enfant. Après les événements, il s'avéra que c'étaient le plus souvent des personnes ayant été autopsiées à l'hôpital après leur décès et sans aucun rapport avec la répression politique : la "mère" était morte de cirrhose du foie et le bébé (qui n'avait aucun lien avec elle) de la mort subite.
[2] Le pseudo-scandale de l’hôpital de Koweit City a joué le même rôle de déclencheur dans l’opinion publique aux Etats-Unis. Cette affaire dite des couveuses, présentée le 14 octobre 1990, arguait du massacre de bébés par les soldats irakiens. C’était une mise en scène organisée par l’agence de relations publiques Hill & Knowlton et le groupe de communication Rendon, utilisant Nahira Al-Ṣabaḥ comme témoin, alors que celle-ci était, en fait, la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington Saud bin Nasir Al-Sabah. L’horreur de ces faits devait justifier l’entrée en guerre contre l’Irak.
3 Un défilé de prisonniers allemands a eu lieu à Reims pendant la Première Guerre mondiale. De la même manière, la marche des vaincus, réunissant 57.000 prisonniers allemands, a eu lieu à Moscou le 17 juillet 1944.
[4] Le 11 mars 2003
[5] Le boxeur refuse de servir dans l’armée américaine en 1966, devenant objecteur de conscience. Il refuse son incorporation le 28 avril 1967. Il se convertit à l’islam à la même époque disant que « je n’ai rien contre le Viêt Nam » et qu'« aucun Vietnamien ne m'a jamais traité de nègre ». Il passe en justice le 8 mai, et est condamné à 10.000 dollars d’amende et 5 ans de prison. Il perd sa licence de boxeur et son titre mondial. Il est alors privé de combat sur le ring à 25 ans. Il reviendra à la boxe 4 ans plus tard et n’ira finalement pas en prison, les autorités ne voulant visiblement pas en faire un martyr.
[6] Niccolo Macchiavelli, Istorie fiorentine, libro settimo, cap.XV