N°4 / La science est-elle en crise ? Décembre 2003

Encore un effort pour élargir la perspective

Alexandre Dorna

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Le lancement de l'AFPP et des C@hiers n'a pas pour vocation de rester une hirondelle annonciatrice d'un nouveau printemps, encore moins une "tendance" à la mode. C'est une réponse à des machines bien huilées qui ronronnent d'autosatisfaction à la fois sur le plan de la connaissance scientifique et de la réflexion sociétale.  

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La quête pour retrouver les racines premières est une tâche de longue haleine. La volonté de réhabiliter certaines notions étrangement abandonnées par ignorance et mépris : rendre hommage à l'œuvre culturelle sans tomber dans la nostalgie du passé et l'aveuglement devant la fuite en avant de l'avenir reste le moteur de notre effort

Le chemin parcouru est encourageant ; nous en sommes au n° 4 des C@hiers et la qualité des contributions ne se tarit pas. Persévérer dans ces conditions n'est point une erreur, mais une nécessité utile. D'autant que les micro-théories se trouvent dans une impasse de sens, pour avoir abandonné le contact avec la réalité concrète et charnelle des choses. C'est là une des limites du modèle rationaliste devenu dogme académique.

Vouloir élargir les perspectives s'est toujours heurté à la suffisance et à la vanité de ceux qui vous disent avec assurance que vous avez tort, et qu'ils peuvent le prouver ; pour vous signaler plus tard  que vous avez peut-être raison, mais que cela n'a nullement de l'importance, et enfin, les mêmes vous disent, avec le temps et devant les faits têtus, et n'avouant jamais que vous aviez vu juste, qu'ils le savaient depuis fort longtemps.

Cette attitude est l'antre des médiocres. Dommage qu'ils soient dans certaines époques si nombreux et puissants. Surtout lorsqu'on sait que la vérité (y compris scientifique) n'est pas une évidence qui s'impose en elle-même à tous et au même moment, mais uniquement comme le résultat d'un accord (dans le meilleur des cas) ou le produit d'un rapport de forces (dans le pire), et cela tenu par des résistances aux changements qui pèsent lourdement.

Cela est valable dans toutes les organisations et institutions humaines.

K. Popper à saisi avec acuité le paradoxe actuel : " Au sein des démocraties occidentales, nous sommes nombreux  à avoir compris que nous pouvions nous tromper et que nos contradicteurs pouvaient avoir raison.  Mais trop souvent, ceux qui sont parvenus à cette importante  conviction ont basculé ensuite dans le relativisme"

C'est pourquoi l'attitude de la psychologie politique exige une démarche transversale, capable de jeter un regard global sur le monde et d'observer en même temps ses particularités. Les diverses méthodologies lui servant de zoom pour mieux capter les faits et les aperçus, afin de ne pas laisser échapper la proie pour l'ombre ni abandonner l'idée d'un équilibre des choses aux forces extrêmes du statu quo.

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