N°28 / Anarchisme et pensée libertaire Janvier 2016

Landauer : un anarchiste clairvoyant

Jacques Sardes

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Tout ce qui se produit  partout à tout moment est le passé.
Gustav Landauer

Gustav Landauer est un penseur  anarchiste d’une grande originalité, presque méconnu par le propre milieu anarchiste lui-même. Sans chercher les raisons plus ou moins douteuses de cet oubli, nous allons tenter de montrer ce qui fait de Landauer notre inspirateur proche.

Quelques repères biographiques

Gustav Landauer, né le 7 avril 1870 à Karlsruhe (Bade), dans une famille de commerçants juifs, passa son baccalauréat à Karlsruhe en 1888 et fit ensuite ses études en philologie moderne et en philosophie, d’abord à Heidelberg, puis à Berlin, 1890/91 à Strasbourg, et puis de nouveau à Berlin, où il se fit rayer de la liste des étudiants en 1892 sans avoir passé ses examens finaux.

       Dans une de rares photos de Landauer qui nous sont parvenu, son visage rappel un sort de « pope-rabbinique » dont la barbe couvre toute la partie inferieur de sa figure et donne relief à un large front, et ses yeux encerclé par des lunettes fines d’intellectuel de la fin du XIXe siècle.

À cette époque, il écrivit le roman « Le Prêcheur de mort » (1893), dans lequel il évoque la carrière d’un intellectuel cherchant à se démarquer de la société bourgeoise. Il s’inspire de Friedrich Nietzsche, et on trouve aussi des traces de l’anarchisme – avec un plaidoyer en faveur de l’anarchiste français Ravachol, mis en jugement en 1892, qui est représenté dans le roman.

Il deviendra, à Berlin, membre de "l’Association des socialistes indépendants" en 1892. Cette association était un groupement d’opposition de gauche au sein du S.P.D. (parti social-démocrate) d’orientation parlementariste. Les "Indépendants" s’opposaient au centralisme, à l’étatisme du S.P.D. et à son orientation exclusivement parlementariste. Ils soutenaient donc les positions de l’anarchisme. Avec la dissolution de "l’Association des socialistes indépendants" en juin 1893, l’anarchisme prit en Allemagne une nouvelle forme sous la direction de Landauer. En 1895, Landauer fut le co-fondateur d’une coopérative anarchiste de consommateurs ; et, en 1896, Landauer participa à la grève des ouvriers et ouvrières de la confection à Berlin ; et il était présent lors du congrès des socialistes à Londres, où les anarchistes furent définitivement exclus de la Deuxième Internationale par la majorité socialiste marxiste.

La critique anarchiste de Landauer reposait sur une forte critique du déterminisme historique de la social-démocratie allemande (qu’il assimilait au marxisme).

Landauer polémiqua contre les "sociaux-démocrates tendance marxiste" qui enseignent : « Tout ce qui doit arriver arrivera ; la volonté humaine et l’action humaine ne peuvent rien y changer’." Il s’agit donc d’une interprétation déterministe dogmatique.

Il lisait aussi les œuvres de Kropotkine, qu’il traduit pour le Sozialist , et celles de Proudhon, dont il devait devenir plus tard un promoteur important

L’engagement de Landauer pendant les années 90 se situait dans le mouvement anarchiste de l’Allemagne. Après sa libération il participe à des cercles et des groupes autonomes de sympathisants (surtout intellectuels). Ainsi, à travers "l’Union socialiste" qu’il avait fondée en 1908, il réunit les différents éléments de ses pensées anarchistes dans un programme politique concret comme "forme de base de la culture socialiste" ; selon l’article 1, "l’Union devait agir en réunissant des travailleurs autonomes, des communautés économiques procédant entre elles à des échanges équitables".

Il faut, avant de poursuivre, noter que, pour Landauer, socialisme et anarchisme étaient semblables ; or, "L’Union socialiste" fut séparée des autres organisations du mouvement socialiste. Le rôle de l’Union socialiste n’est donc ni une politique prolétarienne, ni la lutte des classes, deux accessoires nécessaires du capitalisme et de l’État policier, mais la lutte et l’organisation pour le socialisme.   

Le but de l’anarchisme communautaire de Landauer était de réaliser, sur la base d’une justice sociale, une vie assurant la jouissance de la culture et du plaisir par l’industrie et l’agriculture réunies dans des communautés échangeant et travaillant de manière autonome.

En somme, Gustav Landauer fut un anarchiste militant tout au long de sa vie. Pendant la révolution de 1918 en Allemagne, il joue un rôle important en tant que commissaire à la culture dans la République des Conseils en Bavière, proclamée le 7 avril 1919. Après l’effondrement de la République il sera torturé et assassiné par l’armée à Munich.

Son œuvre profondément originale a été définie avant tout comme un romantisme révolutionnaire . En réalité, son romantisme se manifeste dans une vision du monde où passé et avenir, conservatisme et révolution sont  mêlés, et articulés avec une plongée dans la philosophie dont l’unité est d’une richesse spirituelle rare dans la tradition socialiste.

Landauer, sous la pression amicale de Martin Buber, publie en 1907 le plus connu de ses ouvrages, la Révolution, Il écrira d’autres ouvrages de philosophie sociale libertaire. Et  une étude sur Shakespeare en deux volumes devenue un classique de la critique littéraire allemande, et deux recueils d’articles littéraires et politiques publiés par Buber après la mort de son ami : L’Homme en devenir (Werdende Mensch, 1921) et Commencement (Beginnen, 1924). Il faudrait aussi ajouter un roman, Le Prédicateur de mort (Der Todesprediger, 1893), un recueil de nouvelles, Le Pouvoir et les Pouvoirs (Macht und Mächte, 1903), un ouvrage philosophique, Scepticisme et mystique (Skepsis und Mystik, 1903), et plusieurs autres travaux.

Que signifie le romantisme pour lui ?: le romantisme ne doit pas être compris comme « réaction politique (Chateaubriand) , ou « médiévalisme allemand-patriotique », ni comme « école littéraire ». C’est ce  qu’ont en commun Goethe, Schiller, Kant, Fichte et la Révolution française, c'est-à-dire qu’ils sont tous des anti-philistins. Ce  terme qui désigne, dans le langage culturel essentiellement du XIXe siècle, l’étroitesse, la mesquinerie et la vulgarité bourgeoises. Gustav Landauer se réclame des poètes romantiques, notamment Hölderlin, toutefois c’est à Nietzsche qu’il se réfère dans ses écrits. Or, contrairement à Nietzsche et à la plupart des critiques romantiques modernes, son orientation est clairement socialiste et  libertaire. Il s’identifie à Rousseau, Tolstoï et Strindberg, où il trouve la réunion convenable de la pureté et de la fermentation, de la sainteté et de la folie  de la révolution romantique...

Contrairement aux socialistes marxistes de la IIe Internationale, Landauer ne croit pas au progrès économique, ou plutôt, il pense que dans le cadre du capitalisme les avancées techniques se retournent contre les exploités. Au sens que, à son avis, « tous les progrès économiques et techniques, avec l’ampleur qu’ils ont pris, ont été intégrés dans un système de désorganisation sociale qui fait que chaque amélioration des moyens de travail et chaque allégement du travail aggravent la situation de ceux qui travaillent ». Et ce progrès  conduit à la domination  de l’ère industrielle. Ainsi Landauer représente un courant à l’intérieur du romantisme qu’on pourrait désigner, selon Lowy, « comme révolutionnaire gothique », dans la mesure où il est fasciné par la culture et la société (catholiques) médiévales, où il puise une partie de son projet socialiste. En contradiction totale avec les doctrines dominantes au sein du mouvement ouvrier et socialiste de son époque, pour lesquelles le Moyen Age n’est qu’une époque de superstition et d’obscurantisme,

  Landauer considère l’univers médiéval comme « un sommet culturel », une période d’épanouissement et de plénitude, grâce à l’existence d’une société fondée sur le principe de multiples structures sociales indépendantes — guildes, corporations, confréries, ligues, coopératives, églises, paroisses — qui s’associent librement. Dans cette vision de la société médiévale, un des traits les plus importants pour la philosophie libertaire était l’absence d’un État tout-puissant, et l’autonomie assurée  , par « une société de sociétés ». Sans être aveugle, il s’efforce de  relativiser les aspects obscurantistes en disant : « Si l’on m’objecte qu’il y eut aussi telle et telle forme de féodalisme, de cléricalisme, d’inquisition, ceci puis cela, je ne peux que répondre : “Je le sais bien — et pourtant” ».

L’aspect fondamental pour Landauer se trouve dans le haut degré de civilisation du monde gothique, la diversité de ses structures et son unité. La raison : un même esprit habitait les individus et leur assignait des buts suprêmes

   Au contraire, l’ère moderne qui s’ouvre avec le XVIe siècle est à ses yeux « un temps de décadence et donc de transition », un temps de « rupture du charme unificateur qui comble la vie sociale », bref, une époque de disparition de l’esprit libre au profit de l’autorité et de l’État. Il attribue un rôle capital dans ce tournant néfaste à Martin Luther, qu’il considère comme un des principaux responsables de « la séparation de la vie et de la foi et le remplacement de l’esprit par la violence organisée » ; il ne lui pardonne pas d’avoir pris le parti des seigneurs contre les paysans insurgés et d’avoir consacré « le principe du césarisme », l’autorité intouchable des princes.

Sur le chemin escarpé qui va du déclin de l’esprit commun médiéval à l’essor du nouvel esprit commun de l’avenir, les révolutions sont le seul moment d’authenticité : « Sans cette régénération passagère, nous ne pourrions plus continuer à vivre, nous serions condamnés à sombrer. » Le précurseur des révolutions anti-autoritaires est, selon Landauer, le prophète hussite du XIVe siècle Petr Chelcicky, « un anarchiste chrétien fort en avance sur son temps », qui avait reconnu dans l’Église et dans l’État « les ennemis mortels de toute vie chrétienne ». La première révolution moderne et la plus importante est la guerre des paysans de Thomas Münzer et des anabaptistes, qui « avaient essayé une dernière fois, et pour longtemps, de changer la vie, toute la vie », et d'« établir ce qui avait existé à l’époque de l’esprit ». Cependant, Landauer n’est pas tendre avec ce qu’il appelle « les révolutions d’État », qui incluent la révolution anglaise. La Révolution française ne trouve grâce à ses yeux que parce qu’elle était porteuse du principe de fraternité : « Il est des mots qu’il suffit d’aller chercher dans la sphère où ils sont nés, pour les laver aussitôt de la poussière et des railleries de la frivolité et de l’étroitesse d’esprit ». En somme,  toutes ces révolutions ont fini par s’enliser pas seulement à cause de l’ambition et de l’esprit de parti de leurs chefs

La Révolution : la trame de l’ouvrage

La philosophie romantique de l’anarchisme de Landauer s’exprime de manière éclatante dans l’essai La Révolution (publié en 1907), un de ses rares écrits traduit en français. Il commence le récit avec un formule épistémologique lucide  et tranchante:  : “La sociologie n’est pas une science”. Et même si elle l’est la révolution sera irréductible a tout traitement scientifique.

Ce n’est pas donc par pur hasard que son œuvre reste oubliée des politologues et sociologues marxistes et positivistes dont les idées étaient dominantes jusqu’aux années 1970. Mais,  il y a d’autres raisons à cette méconnaissance : la première est que son interprétation de la société et de l’homme est psychologique. La seconde : le raisonnement et l’écriture de Gustav Landauer ne sont pas ceux d’un penseur rationaliste, mais ceux d’un poète. Or, là se trouve justement son originalité. Il fait de la psychologie sociale et politique avant l’heure, avec talent et pénétration mais dans un milieu dominé par les idéologies marxistes et positivistes.

En conséquence, sa lecture demande quelques précautions implicites. Voilà pourquoi justement aujourd’hui c'est le moment de lire Landauer, car le travail sociologique doit redevenir un art plein de fantaisie et de psychologie créatrice.

Landauer n’est nullement un individualiste encore moins un  esthète social. Son intérêt pour la psychologie et la personnalité humaines  n’est pas non plus un psychologisme individualiste. L’homme se fait dans une société en faisant du social pour mieux se connaître lui-même. Si l’individualisme est cultivé, c’est une manière de ne pas perdre la substance humaine de la société.

La révolution pour  Landauer est un processus, souvent tragique, et toujours dramatique. En ce sens Landauer est bien plus proche de notre temps que  Bakounine ou Kropotkine. Et très loin de Kart Marx, Il pénètre le fond de l’atmosphère de notre avenir centralisé, aliéné, mécanique  où le manque de spiritualité marque le monde moderne.

“La Révolution”  est un manifeste philosophique et politique  où Landauer, le révolutionnaire, questionne et médite l’histoire, surtout le Moyen-Âge, contrairement à la tradition de la pensée  moderne, y compris marxiste, qui fait de la période médiévale un long  cycle de pénombre. Le Moyen-Âge transpire, pour les historiens rationalistes, l’anarchie, où plusieurs pouvoirs coexistent, mais où aucun n’est central ni bureaucratique. En conséquence le Moyen-Âge n’est pas politiquement obscur, mais éclairé par une liberté où la fraternité sociale se pratique, laquelle sera perdue et remplacée dans la modernité par des lumières individuelles rassemblées par la religion, par l’État, par la pensée rationnelle et finalement par la logique industrielle.

La  liberté se concrétise dans les associations paysannes, et les corporations de cités libres avec les guildes artisanales encore enracinées dans les traditions anciennes.

 Le monde féodal européen, malgré sa brutalité oppressive, n’est pas constitué d’un classe dominante, ni d’un pouvoir qui jouit d'un appareil répressif omniprésent.

C’est un ordre chevaleresque qui lutte durablement pour garder ses privilèges avec l’épée et ses vertus viriles. La grande différence entre l’aristocratie moyenâgeuse et la bourgeoisie moderne est fondamentalement spirituelle.

L’uniformité et l’unité sociale n’était ni artificielle ni  coercitive  mais le produit d’un esprit commun qui articulait  et liait les différences et les contradictions dans un tout instable mais fort. Cet esprit enraciné trouve son expression psychologique  dans des symboles forcément chrétiens.

Non sans raison l’art était anonyme, car l’œuvre de la société ne pouvait être que sociétale. Même Kropotkine, par sa formation positiviste, dans son livre « L’Appui mutuel », n’arrive pas à réfléchir à ces traits positifs de l’Age moyen. L’esprit de l’histoire sociale lui échappe.

Certes c’est grâce à ce tableau sociopolitique tracé par Landauer, assez idéaliste et quelque peu passionné, que nous pouvons resituer la problématique de l’anarchisme au cœur de la post-modernité. À la manière de Novalis  qui aperçut l’intégration fédéraliste des peuples chrétiens au Moyen-Âge. C’est la découverte du romanticisme allemand. La plupart des romantiques allemands, dans leur opposition au progressisme moderne, trop facile et superficiel, sont tombés dans un traditionalisme stérile  et même réactionnaire,  sans percevoir la transmission sociale de la spiritualité du Moyen-Âge. Nonobstant, ils ont aidé à développer une contre-pensée sociétale en Occident.

Ainsi pour des romantiques, comme Gustav Landauer, le Moyen-Âge représente une sorte de “paradis perdu ». C’est une exagération mais en même temps quelque chose de vrai, intérieur et transcendant d’une situation historiquement datée.

Certes les rêves ont leur propre réalité collective. Mais de ces rêves émerge le nouveau, ce qui n’a jamais existé.

La révolution est l’inconscience  de la perte d’un moment de sécurité sociale, et la recherche du chemin vers une nouvelle forme de structuration sociale.

Avec la révolution, pour Landauer, quand la société se désintègre, les énergies libérées agissent avec violence et sans freins. C’est pourquoi dans la révolution existe une dangereuse liberté qui mène le monde nouveau au bord de l’abîme.

C'est ainsi que l’esprit de la  révolution du XVIe siècle est devenu l’absolutisme du XVIIe et la fausse émancipation du XVIIIe.

La révolution n’aspire pas au repos. L’utopie de Tomas More traverse Rousseau; Et le machiavélisme trouvera  en Cromwell, ou Robespierre, les fossoyeurs de l’idée pétrifiée dans l’État national moderne.

Où va la révolution, s’interroge Landauer ? Mais il ne le sait pas. Seulement, il sait que nous y sommes. Car la révolution possède la même dichotomie qui est en nous : désintégration, décomposition, peur, dictature, terreur, dissolution.

Or, la révolution nous offre la possibilité de la liberté. Une liberté qui n’est pas suspendue sur nos têtes pour accomplir certaines finalités historiques selon un “Weltgeist” (esprit universel) à la Hegel.

La révolution dont Landauer nous parle est en opposition à tous les fanatismes historiques car elle est possible dans tous les temps, à condition que les hommes la souhaitent. Ainsi elle dépend de nous-mêmes. Sans prétendre façonner l’avenir selon nos idées, lesquelles tendent à structurer une tyrannie d’état, et une nouvelle misère spirituelle. Car si un artiste ne peut pas commencer son œuvre sans une vision préalable, la forme réelle n’émerge que de la création.

C’est le sens de la proposition de  Landauer non seulement aux prolétaires mais à tous les hommes qui désirent une société  anarchiste. Voilà pourquoi Landauer pense au dépassement des formes traditionnelles de la révolution politique, même celle des socialistes et des anarchistes. En cela, Landauer se rapproche de  P. J. Proudhon.

À quoi bon changer violemment le monde, sans une substance humaine capable de créer des nouvelles formes de vie?

Enfin quel est le sens du mot révolution chez Landauer ? Il n’est pas apocalyptique avec le commencement d’un monde nouveau paradisiaque.

La conception de Landauer était clairement constructiviste, ce qui ne pouvait être bien vu par les anarchistes révolutionnaires de son époque.

La violence n’est pas une solution miraculeuse. Landauer voulait fonder des oasis d’inspiration anarchiste au milieu du monde capitaliste, comme la bourgeoisie s’est installée dans le monde féodal.

La révolution politique est là quand la révolution sociale est  déjà faite. le socialisme anarchiste doit procéder de manière semblable.

Or les chemins du fédéralisme  proposés par Proudhon n’étaient plus viables au temps de Landauer. La progressive concentration du pouvoir empêchait une société artisanale et paysanne, la base  sociale chère à Proudhon. Il fallait d’autres moyens.

La Première Guerre mondial ouvre la porte à une nouvelle expérience. À la fin de la guerre, les « conseils des ouvriers et soldats » sont apparus à Landauer comme une  voie possible. Or, les masses révolutionnaires n’ont pas compris l’idée d’une action à la fois constructive et révolutionnaire. Formées dans la perspective d’un socialisme purement politique, leur pensée ne dépassait pas l’objectif de la conquête du pouvoir.  Et quand le pouvoir politique fut conquis, personne n’a su comment commencer un processus socialiste.

Les réactionnaires et les révolutionnaires ont écrasé la révolution de Bavière en 1919 à coups de crosses de fusils. C’est la terrifiante mort de  Gustav Landauer, torturé par la soldatesque de l’armée prussienne, avec la complicité du gouvernement socialiste. Tout un symbole.

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